Le Forum sur la Finance Durable, orchestré par la BMCI, a émergé comme une plateforme essentielle où Nizar Baraka, ministre de l’Équipement et de l’Eau, a mis en lumière les défis environnementaux cruciaux ainsi que les questions pressantes liées à l’eau au Maroc. À travers une charte ambitieuse, il a souligné l’urgence de rassembler des ressources financières substantielles, tant publiques que privées, pour réaliser cette transition écologique et assurer un accès équitable à l’eau sur tout le territoire.
À l’entame de son discours, Baraka a affirmé que la durabilité est un socle vital du développement national, tel que perçu par le Roi. Alors que les changements climatiques exercent des pressions grandissantes et que les besoins socioéconomiques augmentent, l’eau se positionne au cœur de l’agenda. L’objectif ? Garantir non seulement la disponibilité d’eau potable pour tous, mais aussi renforcer la résilience du pays face à la précarité de cette ressource fondamentale.
Nizar Baraka a dévoilé plusieurs axes de la stratégie hydrique marocaine. Parmi ceux-ci, l’accélération de la construction de barrages figure en bonne place ; le pays compte déjà 154 grands barrages et 127 petits projets en cours. L’interconnexion des bassins, à travers des transferts d’eau, est essentielle pour sécuriser l’approvisionnement des métropoles, telles que Casablanca, où les coupures d’eau ont été évitées durant l’été dernier grâce à ces fameuses « autoroutes de l’eau ».
La politique de l’eau du Maroc explore également les ressources non conventionnelles : l’objectif est d’augmenter la production d’eau dessalée, visant à dépasser un milliard de mètres cubes d’ici 2030, dont 500 millions réservés à l’agriculture. Parallèlement, il est crucial d’optimiser la demande en eau, ce qui implique des efforts considérables pour améliorer les rendements des réseaux, encourager l’efficacité en matière de consommation dans les secteurs industriel et agricole, et sensibiliser tous les acteurs – collectivités, entreprises et citoyens – à une consommation plus responsable.
Une mobilisation financière élargie
En présence d’un auditoire de banquiers, le ministre a détaillé que pour réaliser ces ambitions, le gouvernement a décidé de faire passer le budget initial de la période 2020-2027 de 115 à 145 milliards de dirhams. En parallèle, Baraka a souligné l’importance des partenariats public-privé pour le développement des stations de dessalement d’eau (Agadir, Dakhla, Casablanca, etc.) et a exhorté les régions à intensifier leur contribution. Il a également reconnu la nécessité de développer des obligations vertes ou bleues, engageant ainsi le secteur bancaire, les fonds de pension et les caisses de retraite autour de projets durables.
Le ministre a affirmé la détermination du Maroc à se positionner en leader dans le domaine des ports « verts ». Déjà, plusieurs initiatives novatrices sont en cours, telles que des projets de fermes solaires flottantes destinées à fournir une énergie propre aux infrastructures portuaires, comme le barrage protégeant Tanger Med, sans oublier les nouveaux ports dédiés à l’hydrogène vert (Tarfaya Atlantique, Nador Ouest), visant à renforcer l’exportation et à valoriser cette transition énergétique.
Finance Verte : BMCI joue un rôle pionnier
Nizar Baraka a également souligné que le forum représente une occasion précieuse pour échanger sur des expériences et des solutions innovantes. Les dialogues entre acteurs bancaires nationaux et internationaux, notamment avec les équipes de la BMCI et de BNP Paribas, ouvriront la voie vers une économie solidaire qui respecte l’environnement, tout en répondant aux urgences climatiques et en soutenant une croissance durable. En effet, la BMCI a signé de nouveaux accords lors de cet événement, visant à offrir aux entreprises marocaines des solutions de financement adaptées à leurs projets durables, y compris des offres inédites sur le marché. Ainsi, la BMCI entend conforter sa position de leader dans le secteur de la finance verte au Maroc.