La seconde édition du Cybersecurity Day, orchestrée à Casablanca par Cyberforces en collaboration avec Wavestone, a réaffirmé son rôle central face aux enjeux de la cybersécurité au Maroc. Ce rassemblement a réuni des experts, des décideurs ainsi que des acteurs des secteurs public et privé, explorant la thématique suivante : « De la résilience à l’accélération : quelles priorités pour le Maroc face aux cyber-menaces en 2025 ? ».
Dans une ouverture marquante, Reda Bakkali, directeur général de Cyberforces, a mis en lumière l’urgence d’une réponse face à une problématique mondiale alarmante : la cybercriminalité, qui a atteint des sommets vertigineux avec un coût dépassant 8 000 milliards de dollars en 2023 et une croissance annuelle de 15 %. Bakkali a vigoureusement souligné que la cybersécurité est désormais une nécessité vitale pour assurer la pérennité tant des entreprises que des États, mettant en avant l’engagement de Cyberforces à proposer des solutions innovantes et sur mesure.
Romain Fouchereau, Senior Research Manager chez IDC, a révélé que le Maroc a subi pas moins de 52 millions de cyberattaques en 2023, essentiellement en raison de vulnérabilités humaines et techniques. Néanmoins, grâce à une stratégie proactive, le pays a réussi à se hisser au grade de Tier 1 dans l’indice mondial de cybersécurité 2024, rejoignant ainsi le cercle restreint des 47 nations les plus performantes en la matière.
L’intelligence artificielle (IA) s’est révélée un sujet incontournable lors des discussions. Alors que 70 % des professionnels observaient une intensification des cyberattaques alimentées par l’IA, celle-ci présente également des perspectives prometteuses pour renforcer la détection et la réponse aux menaces. Thomas Argheria, AI Security Manager chez Wavestone, a captivé l’audience avec une démonstration percutante sur les dangers des deepfakes, accompagnée de recommandations pratiques pour affiner les mécanismes de détection.
Marouane Akrab d’Attijariwafa Bank et Abdel Regragui de Dell Technologies ont également partagé leurs expériences concernant l’application de l’IA dans la gestion des risques et la prévention des fraudes. Cependant, Abdel Regragui a insisté sur le fait que l’IA, loin de substituer l’humain, s’inscrit en complément de ses capacités.
Favoriser les talents locaux et innover
Un moment marquant de la journée a été le concours de hacking Capture The Flag, en partenariat avec le club INSEC de l’ENSIAS. Ce challenge, reproduisant des scénarios réels, a mis en lumière des étudiants prometteurs issus des grandes écoles marocaines, soulignant l’impératif de former une nouvelle génération de professionnels en cybersécurité.
De plus, Reda Bakkali a annoncé le lancement de la CyberAcadémie, une initiative visant à garantir une formation continue aux talents locaux pour combler le void de 3,7 millions de professionnels dans le domaine. « Notre objectif est de positionner le Maroc comme un acteur majeur de la cybersécurité, capable de transformer les défis en opportunités », a-t-il conclu.
Des priorités pour l’avenir
Les intervenants ont également soulevé les enjeux liés à une digitalisation accélérée, en particulier dans des secteurs comme l’agriculture et les services publics. Des experts tels que Bouziane Bekkioui de La Poste Maroc et Abdelali Hammadi des Domaines Agricoles ont détaillé les mesures novatrices mises en œuvre pour protéger leurs systèmes contre des menaces de plus en plus sophistiquées.