Bank Al-Maghrib (BAM) a récemment diffusé son bulletin mensuel des statistiques monétaires pour le mois d’octobre 2024, révélant ainsi des évolutions marquantes au sein des principaux indicateurs économiques et financiers du pays.
Masse Monétaire
En octobre, la masse monétaire (M3) a atteint un impressionnant chiffre de 1 846,1 milliards de dirhams (MMDH), traduisant une croissance annuelle stable de 6,7 %, un rythme qui reste figé par rapport au mois précédent. Ce phénomène trouve ses racines dans plusieurs facteurs significatifs :
- Un ralentissement notoire de l’augmentation du crédit bancaire au secteur non financier, qui a chuté de 3,3 % en septembre à 2,4 % en octobre.
- Un fléchissement des avoirs de réserve officiels, avec une croissance passant de 3,6 % à 1,6 %.
- Une embellie des créances nettes sur l’Administration Centrale, qui ont enregistré une hausse de 10,4 % après une augmentation de 8,4 % en septembre.
La stagnation de l’agrégat M3 s’accompagne également de :
- Une augmentation notable de la monnaie fiduciaire,ayant progressé de 10,1 % à 10,6 %.
- Une quasi-stabilité des comptes d’épargne, stagnés à 3,6 %.
- Un ralentissement des dépôts à vue dans les banques, qui sont passés de 10,2 % à 8,7 %.
- Une atténuation de la baisse des titres détenus par les agents économiques dans les OPCVM monétaires, de -16,5 % à -6 %.
Crédit Bancaire
Concernant le crédit bancaire, celui-ci a montré des signes de ralentissement, n’atteignant que 2,4 % en octobre, par rapport à 3,3 % le mois précédent. Ce ralentissement s’explique par une diminution des crédits alloués :
- Aux sociétés non financières privées, avec une baisse de 1,5 % après un 2 % satisfaisant.
- Aux sociétés non financières publiques, passant de 14,9 % à un modeste 2,7 %.
À l’opposé, les prêts aux ménages ont enregistré une légère croissance, frôlant une stagnation à 1 %, intégrant :
- Une hausse des crédits aux particuliers, évoluant de 2,1 % à 2,5 %.
- Une accentuation de la dégringolade des prêts aux entrepreneurs individuels, qui ont plongé de -7,2 % à -10,6 %.
La dynamique du crédit reflète également :
- Un ralentissement drastique des facilités de trésorerie, dont la croissance a chuté de 5,1 % à 0,9 %.
- Une décélération des crédits à l’équipement, diminués de 8,3 % à 7,4 %.
- Une stagnation presque complète des prêts immobiliers, restés à 2 %.
- Une timide hausse des crédits à la consommation, de 1,1 % à 1,5 %.
Les créances en souffrance (CES) se sont stabilisées, affichant une progression de 3,5 %, avec un ratio de 8,8 % du total des crédits.
Ces données mettent en lumière un contexte de ralentissement dans plusieurs segments, notamment en ce qui concerne le crédit bancaire au secteur non financier, tandis que certains indicateurs, tels que la monnaie fiduciaire et les crédits à la consommation, continuent une croissance modérée.