Le tableau économique du Maroc effraie. À fin octobre 2024, le déficit commercial a flambé de 5,2 %, atteignant une somme vertigineuse de 249,83 milliards de dirhams (MMDH), selon les révélations de l’Office des changes. Cette tendance inquiétante est le résultat d’une hausse simultanée des importations et des exportations, véritable reflet d’une dynamique économique aux multiples visages.
Plongée dans les chiffres : les importations de biens ont parcouru une voie ascendante de 5,8 %, s’élevant à 623,37 MMDH. Cette montée est en grande partie attribuable aux produits finis d’équipement, qui ont bondi de 11,6 %. Suivis de près par les demi-produits avec une progression de 9,1 %, viennent ensuite les produits finis de consommation en hausse de 8,6 %, ainsi que les denrées alimentaires qui ne sont pas en reste, avec un progrès de 3 %. En revanche, le secteur énergétique, crucial pour le Maroc, a vu ses importations chuter de 5,5 %, culminant à 95,07 MMDH. Les matières brutes, quant à elles, ont connu un léger déclin de 1,4 %.
Passons aux exportations, qui n’ont pas démérité : elles affichent une hausse de 6,2 %, s’établissant à 373,54 MMDH. L’aéronautique se distingue avec une flambée spectaculaire de 17,3 %, tirée vers le haut par des ventes d’assemblage qui, elles, ont explosé de 26,9 %, suivies des systèmes de câblage électrique qui augmentent de 2,6 %. Le secteur des phosphates et de ses dérivés n’est pas en reste avec une progression considérable de 12,5 %, soutenue par l’essor des exportations d’engrais naturels et chimiques, représentant une part non négligeable de ce marché.
Le domaine automobile, de son côté, joue un rôle crucial dans cette dynamique, enregistrant une augmentation de 8 %, grâce à la montée des ventes des éléments intérieurs des véhicules et des sièges avec une flambée impressionnante de 20,9 %, suivie par le câblage (+7,9 %) et la construction automobile avec une croissance modeste de 6,9 %. Dans le secteur agricole et agroalimentaire, la progression de 2,9 % souligne leur rôle indiscutable en tant que piliers des exportations marocaines. Toutefois, des nuages se profilent à l’horizon avec certains secteurs, tels que le textile et le cuir, enregistrant une légère baisse de 0,5 %, tandis que d’autres, comme la métallurgie et la plasturgie, sont en recul de 4,1 %.
Les transferts de fonds des Marocains résidant à l’étranger flirtent avec les 100,29 MMDH, soit une hausse de 3,9 % comparée à l’année précédente. En ce qui concerne les services, l’excédent de la balance des services se contracte légèrement, diminuant de 1,2 % pour se fixer à 111,26 MMDH, et ce malgré une envolée des recettes de voyages de 9,4 %, atteignant 96,92 MMDH.
Les investissements directs étrangers (IDE) ne sont pas en reste : le flux net a grimpé de 61,6 %, atteignant 19,5 MMDH, alimenté par une augmentation des recettes de 23,7 % et une réduction des dépenses de 7,1 %. En revanche, les investissements directs marocains à l’international ont chuté de 10,6 %, conséquence d’une diminution des cessions et des dépenses afférentes.