Les relations entre le Maroc et l’Algérie cernent un tableau défavorable, une réalité notoire qui ne peut être voilée. Depuis 2021, notre voisin a opéré une rupture diplomatique notoire, bloquant l’accès aérien aux avions marocains, tout en interrompant l’approvisionnement en gaz via notre pays vers l’Espagne, conséquence du non-renouvellement du contrat du gazoduc Maghreb-Europe — un choix audacieux. Encore récemment, en septembre, l’Algérie a réinstauré l’exigence de visa pour les ressortissants marocains.
Face à cette montée des tensions, le Maroc s’en tient fermement à une ligne de conduite fondée sur les principes du droit international. Ce n’est pas simplement une question de moralité, mais un gage de la légitimité de la voie négociée que le Royaume privilégie pour résoudre le délicat dossier de son Sahara.
Il est légitime que chacun, dans cette guerre des mots, défende ses positions, notamment à travers la mobilisation de ses soutiens et de ses médias. Cependant, le Maroc, bien que combatif dans sa défense des causes nationales, épargne toujours le peuple algérien des critiques acerbes. En revanche, les réactions du côté algérien flirtent parfois avec le ridicule, allant jusqu’à occulter des événements marquants comme le parcours des Lions au Qatar.
Un climat explosif
Un constat s’impose : le ton des échanges s’est considérablement intensifié, notamment du côté marocain, qui n’a pas manqué de rappeler l’implication de l’Algérie dans la manipulation du Polisario. Dans le même souffle, on ne peut ignorer la multitude de facteurs qui déstabilisent Alger, remettant en question le confort de son discours. Parmi eux, le Maroc a su s’attirer les faveurs de grandes capitales, comme Paris, qui, tout récemment, a réaffirmé son soutien de manière retentissante.
Par ailleurs, les accords entre la France et le Maroc dans des domaines stratégiques tels que l’énergie suscitent sans doute des inquiétudes parmi les généraux algériens, qui comptaient sur une dépendance inébranlable de l’Europe vis-à-vis de leur gaz. Enfin, la dynamique au Moyen-Orient, un terrain sur lequel le Président algérien s’affichait en champion, voit ses certitudes se fissurer, laissant entrapercevoir une vulnérabilité accrue de la stratégie algérienne. La tentation de diriger une nouvelle attaque contre le Maroc, que ce soit de manière directe ou par des voies détournées, n’est donc pas à écarter.
Pourtant, malgré l’effervescence qui règne au Palais de la Mouradia et les sombres considérations de certains sur une éventuelle offensive contre le Maroc, la réalité demeure : le régime algérien, éprouvé et largement isolé sur le plan diplomatique, aurait tout à perdre d’un conflit ouvert. En vérité, le Maroc, gardant une posture de neutralité empreinte de bonne volonté, n’a rien à se reprocher vis-à-vis de son voisin et continue d’explorer toutes les voies diplomatiques qui s’offrent à lui.
Plutôt que de se laisser emporter par des fantasmes de guerre, l’Algérie devrait envisager une réflexion sur ses orientations politiques, car son antagonisme à l’égard du Maroc freine son propre avenir — un constat qui pourrait, tôt ou tard, lui être reproché.
Car au final, les causes justes trouvent toujours leur voie vers la reconnaissance.