Le ministre de l’Inclusion économique, de la Petite entreprise, de l’Emploi et des Compétences, Younes Sekkouri, a mis l’accent, ce samedi à Tétouan, sur l’élaboration d’un ambitieux plan gouvernemental visant à contrer le fléau du chômage. Lors d’une conférence intitulée « Les politiques de l’emploi au Maroc: défis et opportunités », organisée dans le cadre des journées portes ouvertes du Parti Authenticité et Modernité (PAM), il a évoqué la nécessité d’une enveloppe budgétaire s’élevant à 14 milliards de dirhams.
Ce plan, sans précédent, cible particulièrement les jeunes, notamment ceux dépourvus de diplômes et de formations propices à leur insertion sur le marché du travail. À cet égard, le ministre a souligné l’importance de programmes spécifiques qui seront mis en œuvre dès le début de l’année prochaine. Parmi eux, un programme phare d’accompagnement des entreprises par l’Agence nationale de promotion de l’emploi et des compétences (ANAPEC), conçu pour aider à l’embauche de travailleurs sans qualifications académiques.
Au cœur de cette initiative, le programme de formation par alternance se distingue. Son objectif pragmatique: favoriser l’intégration professionnelle des jeunes au sein des petites et moyennes entreprises (PME), ainsi qu’auprès des coopératives localisées en milieu rural. Un objectif ambitieux, avec une projection d’augmentation du nombre de bénéficiaires, qui passera de 20.000 à 100.000 d’ici 2025 à l’échelle nationale. Selon M. Sekkouri, « ce modèle de formation a clairement fait ses preuves en matière d’intégration sur le marché du travail ».
En sus, il a présenté un programme innovant de stabilisation de l’emploi en milieu rural, destiné à encourager les agriculteurs à maintenir des postes de travail et à renforcer l’emploi dans les zones rurales.
D’autre part, les efforts déployés par le gouvernement ont abouti, au cours du troisième trimestre de 2024, à la création de 300.000 emplois, catalysés par des secteurs clés tels que l’industrie, le commerce, le tourisme, le bâtiment et travaux publics (BTP), ainsi que l’artisanat.
Sur la question du salaire minimum légal dans le secteur privé, qu’il s’agisse des activités agricoles ou non agricoles, M. Sekkouri a annoncé qu’un projet de décret a été adopté, prévoyant une augmentation de 5% à compter du 1er janvier 2025. Il a également mentionné un projet de loi organique en cours, qui vise à encadrer les conditions et modalités d’exercice du droit de grève, afin de protéger à la fois les travailleurs et les entreprises, tout en élargissant les libertés syndicales.
Cette rencontre, marquée par la présence de responsables du parti et d’acteurs politiques et civils, a également permis au secrétariat régional, provincial et local du PAM de s’exprimer sur les enjeux actuels.