Dans une révélation marquante, la Banque mondiale a récemment dévoilé un rapport éclairant sur les dynamiques mondiales en matière de résilience agricole, en mettant un accent palpable sur son premier chapitre, intitulé « Sécuriser les approvisionnements alimentaires en Ukraine et au Maroc ». Dans un monde désorienté par des crises multiples et des caprices climatiques, le Maroc, royaume de nuances et de promesses, intensifie ses stratégies pour métamorphoser son système agroalimentaire, aspire à créer un modèle enveloppant résilience, inclusion, et durabilité. Cette initiative s’inscrit dans une réponse holistique aux défis omniprésents liés aux environnements instables où deux tiers des populations souffrent d’insécurité alimentaire aiguë.
Alors que l’Ukraine est en proie aux séquelles d’une guerre dévastatrice, le Maroc endure les conséquences d’années de sécheresse écrasantes, ce qui a longtemps entravé les rendements agricoles. L’ombre des répercussions de la sécheresse pèse sur la sécurité alimentaire et sur les revenus d’exportation du pays. En parallèle, la production agricole mondiale est soumise à des bouleversements causés par les changements climatiques, avec des dommages frôlant les 3 800 milliards de dollars en trois décennies. Face à ces défis, le combat pour maintenir la productivité dans des zones en conflit ou fragilisées représente un quotidien semé d’embûches pour des agriculteurs souvent à bout de nerfs.
Un programme multidimensionnel
Dans un élan de résilience, le gouvernement marocain a lancé un programme aux multiples facettes promouvant une agriculture durable. Ce cadre ambitieux inclut l’expansion significative de l’irrigation dans des régions touchées par des sécheresses persistantes tout en visant à revitaliser l’intérêt des jeunes pour le secteur agricole. La Banque mondiale, ce partenaire indéfectible, s’engage à soutenir cette transformation par une pléthore d’initiatives. L’objectif est de renforcer les chaînes de valeur, d’améliorer l’accès aux marchés, de dynamiser l’emploi rural et de promouvoir des technologies agricoles innovantes tout en intégrant les principes d’agriculture climato-intelligente.
Parmi ces initiatives novatrices, un programme récent, d’une ampleur considérable, se consacre à l’agriculture biologique et de conservation, expérimentant des techniques culturales sans labour sur 1,4 million d’hectares. Ce projet audacieux vise à protéger les sols et les ressources en eau tout en généralisant les assurances climatiques auprès de 120 000 agriculteurs, et en bonifiant la nutrition ainsi que la qualité des aliments pour plus d’un million de consommateurs.
L’innovation au service de l’agriculture
Cette transformation radicale est également soutenue par des initiatives clés comme le programme Agritech4Morocco, lancé par le Fonds de partenariat Corée-Banque mondiale (KWFP) en 2022, ainsi que le concours AgriYoung Innovate prévu en 2024. Ces programmes se consacrent à accompagner des start-up d’agrotech dans leur quête de solutions numériques adaptées aux exigences variées des secteurs privé et public. Parmi les projets financés, une œuvre novatrice ancrée dans l’intelligence artificielle a vu le jour, visant à estimer les rendements des cultures tout en anticipant des événements climatiques tels que les sécheresses. « Une culture ne manifeste pas les mêmes besoins selon qu’elle engendrera 100 ou 300 fruits. Évaluer ces besoins, c’est participer activement aux efforts d’économie d’eau, d’engrais et de pesticides », souligne avec conviction Tahar Amdani, entrepreneur dans le milieu agricole.
Dans cette lutte acharnée contre les pressions du changement climatique et des conflits, la synergie entre gouvernements, institutions internationales et acteurs privés s’avère inéluctable pour sécuriser les approvisionnements alimentaires. Face à un système alimentaire mondial ébranlé par l’imprévisibilité des récoltes, les efforts acharnés du Maroc ne font pas que clamser d’espoir, ils dessinent les contours d’un modèle potentiellement reproductible pour d’autres nations confrontées à des défis similaires.