D
Au sein d’une arène financière en perpétuelle transformation, les investisseurs se tournent vers des solutions qui allient flexibilité et personnalisation. Bien que les OPCVM demeurent des choix populaires, la gestion sous mandat, qui propose une allocation sur mesure accompagnée d’une réactivité accrue, attire de plus en plus d’épargnants. Cet intérêt croissant est soutenu par une conjoncture favorable, et s’inscrit dans un environnement réglementaire en évolution, dont l’objectif est de renforcer les protections accordées aux investisseurs.
L’essence même de la gestion sous mandat réside dans son approche hautement individualisée. À la différence des OPCVM, qui mutualisent et standardisent les décisions d’investissement, ce mode de gestion autorise l’investisseur à confier son portefeuille à un expert, tout en définissant une stratégie qui résonne avec ses objectifs de rendement, son appétence au risque et son horizon d’investissement.
Cette capacité à être personnalisé n’est pas sans bénéfices : elle permet une réactivité sans précédent face aux fluctuations du marché, un accès à une palette étendue de produits financiers, et une optimisation du binôme rendement/risque. Ainsi, les sociétés de gestion qui offrent ce service mettent en avant cette agilité, leur permettant d’ajuster en permanence l’allocation d’actifs en fonction des conditions économiques et des opportunités d’investissement qui se présentent.
Un expert de l’industrie l’affirme d’ailleurs sans ambages : « Contrairement aux OPCVM, où toute garantie de capital ou de rendement est prohibée, la gestion sous mandat peut offrir une sécurité accrue aux investisseurs, notamment pour les portefeuilles investis dans des obligations et des produits monétaires, garantissant ainsi la préservation du capital, voire un rendement minimum prédéfini. En outre, ce mode de gestion, n’étant pas assujetti à la contrainte de répartition des risques qu’impose l’AMMC aux OPCVM, jouit d’une flexibilité considérable. Cette liberté lui permet d’optimiser les performances lorsque le contexte de marché s’y prête. »
Cependant, cette liberté d’action est encadrée par un régime réglementaire clair, visant à assurer transparence et sécurité pour les investisseurs. Actuellement régie par une circulaire de l’AMMC datant de l’an 2000, la réglementation impose aux sociétés de gestion des obligations spécifiques en matière de reporting, de gouvernance, ainsi que de formalisation des mandats au travers de contrats bilatéraux explicitant les objectifs de gestion, la rémunération et les responsabilités des gérants. Cela dit, face à l’évolution du marché et à l’apparition de nouveaux acteurs, l’AMMC a inscrit dans son Plan stratégique 2024-2028 la modernisation des règles régissant la gestion sous mandat.
Parmi les priorités pour 2025, l’Autorité envisage d’adapter la législation pour offrir un cadre plus structuré et aligné avec les nouvelles dynamiques du marché, tout en bonifiant la protection des investisseurs et la transparence des pratiques. La diversification des stratégies proposées va de pair avec la variété des profils d’investisseurs et leurs attentes quant aux rendements et aux risques.
Certaines sociétés déclinent leurs offres selon divers niveaux de gestion : de mandats prudents, essentiellement investis en obligations et produits monétaires, à des mandats plus dynamiques axés sur les actions et instruments sophistiqués visant une performance rehaussée. Grâce à ces multiples atouts, la gestion sous mandat s’ouvre également à un public plus large. Réservée autrefois uniquement aux institutionnels marocains (comme les caisses de retraite et compagnies d’assurances), elle bénéficie aujourd’hui d’une démocratisation dans un contexte de marchés plus favorables. Cela est particulièrement engagé par certaines sociétés de gestion, qui mettent en place des politiques tarifaires plus accessibles, réduisant les frais de gestion pour attirer un éventail plus étendu d’investisseurs.
Dans un cadre où l’épargne des particuliers évolue vers une sophistication accrue et où les marchés financiers présentent des perspectives engageantes, la gestion sous mandat semble se dessiner un avenir radieux. Plus qu’une simple alternative aux OPCVM, elle s’affiche désormais comme une solution incontournable pour ceux en quête d’une gestion agile et optimisée de leur patrimoine financier.