Les flux des OPCVM se révèlent être un indicateur capital de l’aversion au risque des investisseurs institutionnels, qui contrôlent plus de 70 % des actifs sous gestion. Néanmoins, les investisseurs particuliers, bien qu’ils ne représentent qu’environ 8 % du total, jouent aussi un rôle non négligeable. Les entreprises, quant à elles, principalement de grande envergure, privilégient souvent les OPCVM monétaires pour assurer une gestion de leur trésorerie en quête de sécurité optimale.
D’autre part, plusieurs gérants interrogés observent une montée d’intérêt pour le marché boursier. Ce phénomène est manifeste tant dans les fonds d’actions que dans ceux diversifiés. Ces derniers procurent une flexibilité accrue, permettant aux investisseurs de marier actions et obligations, tout en capturant la dynamique globale du marché des capitaux. Les flux orientés vers les OPCVM d’actions soulignent par ailleurs une quête directe de cette classe d’actifs.
Commençant dès les premiers jours de janvier, les volumes des OPCVM d’actions ont connu une flambée notable, culminant à 9 milliards de dirhams en l’espace d’un mois. Ce rebond spectaculaire résulte d’un double effet : d’une part, un mouvement de marché, impulsé par la valorisation croissante des portefeuilles d’OPCVM due à la hausse des actions ; d’autre part, un afflux de nouvelles souscriptions, qu’elles proviennent d’investisseurs individuels ou institutionnels, avec des nouvelles souscriptions évaluées à environ 3,4 milliards de dirhams.
D’après un gérant, les particuliers détiennent actuellement près de 15% des actifs des OPCVM d’actions, tandis que les institutionnels en contrôlent 80% et les entreprises non financières 5%. En parallèle, les OPCVM diversifiés ont également monté en flèche, augmentant de 6,9 milliards de dirhams en janvier, alimentés par les nouvelles stratégies des institutionnels et des particuliers. En janvier, les souscriptions nettes auraient ainsi dépassé les 3,2 milliards de dirhams. Dans ce contexte jugé toujours favorable, les repositionnements des institutionnels devraient continuer à favoriser le marché des actions, via les OPCVM d’actions et diversifiés, offrant agilité et liquidité dans un environnement où la gestion de portefeuille est de plus en plus déléguée aux gestionnaires d’OPCVM.
En conséquence, l’actif net global administré par les OPCVM a clôturé janvier sur une note positive, enregistrant une hausse de 6,35%, se rapprochant ainsi, pour la première fois de son histoire, du palier symbolique de 700 milliards de dirhams. Le secteur se prépare à entrer dans un nouveau cycle de croissance, stimulé par l’imminente promulgation d’une nouvelle loi régissant le secteur. Cette législation, en instance de discussion au Parlement, envisage d’élargir la gamme des produits disponibles pour les investisseurs marocains, incluant les ETF (Exchange Traded Funds), des OPCVM en devises, des OPCVM participatifs, ainsi que des OPCVM à fonctionnement simplifié, réservés aux investisseurs aguerris et bénéficiant de régulations prudentielles assouplies. Cette réforme incite les gestionnaires à innover et à explorer des horizons d’investissement plus vastes, incluant des produits dérivés et des marchés étrangers de manière plus ouverte.