Lors d’une réunion cruciale tenue mardi à Rabat, le Conseil de Bank Al-Maghrib (BAM) a pris la décision marquante de diminuer le taux directeur de 25 points de base, le portant ainsi à 2,5%. Ce choix, ramifications d’une inflation désormais maîtrisée et d’incertitudes à l’échelle internationale, vise à insuffler une nouvelle dynamique à la relance économique tout en veillant à la stabilité des prix.
Inflation et croissance économique
Après une dégringolade prononcée observée depuis le début de l’année 2023, les prévisions pour l’inflation s’établissent à 1% pour 2024, contrastant avec 6,1% pour l’année en cours. En outre, la tendance se maintiendrait avec des taux de 2,4% et 1,8% respectivement pour 2025 et 2026. La composante sous-jacente de cet indicateur devrait également suivre ce schéma, atteignant les 2% en 2025.
Quant à la croissance économique, BAM anticipe une stabilisation de l’activité non agricole à environ 3,5% en 2024, avec une légère augmentation à 3,6% en 2025, puis 3,9% en 2026. En revanche, la valeur ajoutée du secteur agricole est prévue en déclin de 4,6% en 2024 avant de connaître un rebond en raison d’une hypothèse de récoltes céréalières moyennes, se redressant ainsi avec des hausses de 5,7% en 2025 et de 3,6% en 2026.
Commerce extérieur et équilibre financier
Les exportations marocaines, en particulier dans les niches automobile et phosphatier, devraient afficher une avancée graduelle, atteignant 8,9% en 2026. Les recettes générées par le secteur du tourisme continueront leur progression dynamique, avec une prévision de hausse à 128 milliards de dirhams (MMDH) d’ici cette même échéance. De plus, les transferts des Marocains résidant à l’étranger (MRE) devraient également enregistrer une hausse significative, frôlant les 128 MMDH à la même date.
Parallèlement, la facture énergétique devrait enregistrer une diminution, se stabilisant autour de 110 MMDH en 2026, tandis que le déficit du compte courant est attendu à peine supérieur à 1% du PIB en 2024, avec une légère augmentation à moins de 2% pour les années suivantes.
Investissements et liquidités
Dans cette optique, BAM se projette sur une hausse des avoirs de réserve officiels, qui devraient atteindre 400,2 MMDH en 2026, ce qui permettrait de couvrir environ 5 mois et 8 jours d’importations. La liquidité dans le système bancaire, en raison d’une expansion de la monnaie fiduciaire, continuera à se développer, culminant à 192,3 MMDH d’ici 2026. Le crédit accordé au secteur non financier est également pressenti pour s’accélérer, passant de 3,8% en 2024 à 5,5% en 2026.
Finances publiques
L’exécution budgétaire des dix premiers mois de l’année 2024 révèle une montée des recettes de 13,6%, propulsée par des performances fiscales robustes. Les dépenses globales ont, quant à elles, connu une hausse de 7,4%, en grande partie en biens, services et investissements. Selon les prévisions, BAM envisage un déficit budgétaire de 4,5% du PIB pour l’année en cours, avec une atténuation progressive attendue, s’établissant à 3,9% en 2026.
Pour conclure, le Conseil a validé le budget de la Banque pour 2025, ainsi que des éléments clé tels que la stratégie de gestion des réserves de change et le programme d’audit interne. Les prochaines sessions ordinaires du Conseil sont programmées pour le 18 mars, le 24 juin, le 23 septembre, et le 16 décembre 2025.