La ministre de la Transition énergétique et du développement durable, Leila Benali, a révélé, lors d’une déclaration faite mercredi à Rabat, qu’une nouvelle approche en matière d’efficacité énergétique, ambitieuse et structurante, pourrait aboutir à une économie d’énergie d’au moins 20 % d’ici 2030. Cette annonce a été faite dans le cadre d’une réunion de la Commission de contrôle des finances publiques à la Chambre des représentants, où le sujet crucial de la gouvernance financière de l’Agence Marocaine pour l’Efficacité Énergétique (AMEE) était à l’ordre du jour.
Mme Benali a mis en avant que cette approbation novatrice se fonde sur les objectifs de la Stratégie nationale de développement durable (SNDD) ainsi que sur les recommandations du Nouveau Modèle de développement. Les secteurs clés tels que les transports, l’industrie, l’agriculture, les bâtiments et l’éclairage public sont visés par cette initiative stratégique.
Cette approche, selon ses mots, n’est pas que technique ; elle s’inscrit également dans une volonté de sensibilisation, plaçant l’efficacité énergétique au cœur des préoccupations des professionnels, mais aussi dans le quotidien des citoyens. Les investissements futurs devront respecter strictement les principes d’efficacité énergétique, intégrant des mesures pertinentes dans les dépenses publiques et les programmes bénéficiant des subventions étatiques.
Leila Benali a souligné que l’efficacité énergétique est le second pilier de la stratégie énergétique nationale, adoptée avec force par Sa Majesté le Roi Mohammed VI. En plus d’être un levier vital pour la transition énergétique, elle promet de générer environ 100.000 postes d’emploi d’ici 2030, renforçant ainsi l’économie locale.
Elle a précisé qu’une réduction de la consommation énergétique de 6,58 % avait déjà été observée en 2020, selon les données fournies par l’AMEE, qui travaille activement à la mise à jour de cet indicateur. Les analyses nécessaires pour concevoir des plans régionaux d’efficacité énergétique et de décarbonation sont également en cours, promettant d’importantes économies sur la consommation d’énergie des collectivités territoriales.
Dans le domaine de l’éclairage public, l’application des mesures d’efficacité pourrait entraîner une réduction de 40 % de sa consommation, ce qui est non négligeable. Les dépenses d’éclairage public, après celles du personnel, représentent la seconde plus grande part des budgets des collectivités. Une stratégie encore plus efficace dans ce secteur pourrait donc réorienter significativement l’utilisation des ressources.
La ministre a également’évoqué une initiative lancée en 2022, destinée à récompenser ceux qui ont réduit leur consommation d’électricité. Ce programme a permis d’atteindre une économie d’énergie de 3%, une preuve tangible de la motivation à agir.
En terminant, Mme Benali a annoncé que des textes réglementaires supplémentaires sont en cours de finalisation, redéfinissant les seuils de consommation énergétique et établissant les performances énergétiques minimales pour les systèmes d’éclairage. Pour ce qui est de l’AMEE, une réforme en cours vise à renforcer son autonomie et son efficacité, en élargissant ses compétences dans le domaine crucial de la décarbonation et de l’économie circulaire.
En somme, les ambitions affichées par le ministère semblent assurer un avenir où efficacité, innovation, et durabilité ne font qu’un, promettant un Maroc plus vert et économiquement resilient dans les années à venir.