La question tumultueuse du pouvoir d’achat semble plonger la majorité gouvernementale dans une tourmente sans précédent. Est-ce là un véritable affrontement politique, ou n’est-ce qu’un stratagème habile du Parti de l’Istiqlal, habitué à jouer sur deux tableaux, naviguant entre fidélité et dissension ?
Ces derniers jours, une critique inattendue du Gouvernement Akhannouch, dont l’Istiqlal fait pourtant partie intégrante depuis 2021, a émergé. À Rabat, lors d’une session intense du Conseil National, Nizar Baraka, Secrétaire Général du parti, a fait preuve d’une franchise décapante, pointant du doigt les carences de l’administration actuelle. Il a vivement exhorté son parti à défendre les intérêts des citoyens, accablés par la flambée des prix qui érode leur pouvoir d’achat. Les mots de Baraka retentissent alors comme un cri de ralliement pour des mesures audacieuses afin de contrer le chômage galopant, l’inflation écrasante et l’exode des jeunes, dans un Maroc éprouvé par des circonstances économiques difficiles.
En s’adressant aux syndicalistes de l’UGTM, il a souligné que les précarités économiques des familles marocaines constituent un défi social pressant. Malgré une baisse notable des taux d’inflation, les nécessités fondamentales restent gravement impactées, engendrant une détresse palpable au sein de la population.
Lors d’une réunion marquante avec l’UGTM, Baraka a réaffirmé son engagement au sein de la majorité, en plaçant la solidarité gouvernementale au cœur des préoccupations du parti. Il a plaidé pour des solutions concrètes susceptibles de répondre aux exigences des citoyens.
Cependant, dans les couloirs du Rassemblement National des Indépendants (RNI), ce vent de critique ne passe pas inaperçu. L’état-major accuse Nizar Baraka d’affaiblir la cohésion de la coalition, ses déclarations étant perçues comme un manque de loyauté.
Il est essentiel de noter que le timing de ces critiques ne serait pas anodin. Elles coïncident avec des rumeurs d’un remaniement ministériel et l’élection d’un nouveau Président de la Chambre des Conseillers, un Istiqlalien du Sahara dont la relation avec le clan Baraka semble tendue. Ce retournement s’inscrit également dans un contexte politique où les prochaines législatives, prévues dans deux ans, promettent d’être déterminantes, notamment sur le front des questions socio-économiques qui pèsent lourdement.
Par conséquent, les propos de Nizar Baraka, révélateurs de frictions internes, suggèrent une fissure au sein de la coalition gouvernementale. L’interrogation reste urgente : comment apaiser les critiques au sein de l’Istiqlal ? La réponse semble échapper à Akhannouch, qui a impérativement besoin d’une majorité soudée en ces temps de turbulence politique et sociale. Dans l’ombre des grandes polémiques, Baraka et son parti semblent désormais déterminés à se positionner sur des questions brûlantes, espérant ainsi redorer leur image, tout en se désolidarisant de la coalition actuelle qui traverse des eaux tumultueuses.