En direct : La conférence de presse du Wali de Bank Al-Maghrib
Réaction du marché actions : La Bourse a montré ses cartes, mais Bank Al-Maghrib a décidé de rester sur ses positions, maintenant son taux directeur à 2,75%. Une décision qui a surpris nombre d’investisseurs, qui s’attendaient à une réduction de 25 points de base pour dynamiser l’économie. Juste avant cette annonce, le MASI se flattait d’une hausse de 1%, enthousiasmé par de bons résultats d’entreprises. Toutefois, la tendance s’est rapidement inversée : l’indice principal de la Bourse de Casablanca a connu une chute, effaçant tous ses gains, et reculant de 0,49% sous les 14.200 points.
En somme, une occasion de réévaluer les récents gains du marché, le temps que le Wali de Bank Al-Maghrib s’exprime cet après-midi, tout en attendant avec impatience la publication des résultats des entreprises qui continuent tout au long de la semaine.
Prévisions macroéconomiques 2024/2025 : Au niveau national, après une embellie à 3,4% en 2023, la croissance économique devrait, selon les attentes de Bank Al-Maghrib, ralentir à 2,8% cette année, avant de rebondir à 4,4% en 2025. Cette prévision englobe une contraction de 6,9% de la valeur ajoutée agricole en 2024, suivie d’une reprise de 8,6% en 2025, sous l’hypothèse d’une récolte céréalière de 55 millions de quintaux. La croissance non agricole, principalement tirée par les secteurs manufacturiers et extractifs, ainsi que par le tourisme, devrait poursuivre sa lente ascension, passant de 3,6% en 2023 à 3,9% en 2024, puis se stabilisant également en 2025.
Du côté des finances publiques, les premiers mois de l’année 2024 montrent une hausse de 11,2% des recettes ordinaires, en grande partie grâce aux rentrées fiscales. En revanche, les dépenses ont grimpé de 8,9%, une tendance due à l’augmentation des dépenses en biens et services et d’investissement. Ainsi, le déficit budgétaire devrait se stabiliser autour de 4,4% du PIB en 2024, avant de descendre à 3,9% en 2025, selon les estimations de Bank Al-Maghrib.
Décision : La réunion trimestrielle du Conseil de Bank Al-Maghrib s’est tenue le mardi. Ce dernier a passé en revue l’évolution économique tant nationale qu’internationale, ainsi que ses projections macroéconomiques à moyen terme.
À l’échelle internationale, une résilience relative de l’activité économique a été observée, bien que des signes de décélération émergent dans de nombreux pays, tant avancés qu’émergents, notamment en raison de politiques monétaires restrictives. L’inflation, pour sa part, continue de diminuer, malgré une hausse persistante des prix des services dans les grandes économies.
Sur le plan national, bien que la production agricole reste tributaire des aléas climatiques, des données récentes témoignent d’une poursuite de la reprise des secteurs non agricoles, tendance soutenue par des investissements publics et privés attendus. En outre, l’inflation demeure modérée depuis le début de l’année, alimentée par une chute des prix des produits alimentaires volatils.
Le Conseil a également noté un ancrage de l’inflation anticipée, comme l’indiquent les résultats de son enquête trimestrielle. Ainsi, les anticipations sont revenues à 2,2% pour huit trimestres et 2,3% pour douze trimestres.
Cependant, le Conseil a souligné que ces prévisions sont entachées d’incertitudes considérables. Des facteurs tels que le conflit en Ukraine, la tension au Moyen-Orient et d’autres enjeux géopolitiques pèsent sur l’activité économique. De plus, les sécheresses récurrentes et le stress hydrique représentent une menace pour l’agriculture et, par ricochet, pour la croissance économique.
En conclusion, le Conseil a jugé opportun de maintenir l’orientation actuelle de la politique monétaire, gardant ainsi le taux directeur à 2,75%, tout en surveillant attentivement l’évolution de la conjoncture économique et sociale.
Contexte : Cette réunion a lieu dans un contexte social tendu, marqué par un taux de chômage élevé et une croissance freinée par la sécheresse. Alors que le gouvernement prévoit un budget d’investissement substantiel et que l’inflation décroît légèrement, le marché s’attendait à une réduction de 25 points de base, un consensus à comparer avec la décision finale.
Sur le marché obligataire, on observe une baisse des taux d’intérêt sur les obligations à long terme, les investisseurs étant davantage enclins à proposer des liquidités à des coûts diminués. Simultanément, le marché boursier affiche une dynamique positive, atteignant des sommets de deux ans, soutenue par ces anticipations ainsi que par les résultats des entreprises de la première moitié de l’année.
Le statu quo, une option plausible
Bien que la tendance soit en faveur d’un assouplissement, une partie significative d’opérateurs et d’analystes financiers pense qu’un statu quo est réaliste sans que cela n’entrave les effets déjà constatés d’une baisse du taux directeur en juin sur l’économie et les marchés. Cela laisserait au Conseil une certaine marge de manœuvre pour agir en décembre. Ainsi, pour certains, ce serait comme un “partie remise“.
Les prévisions indiquent qu’une décision en dehors d’une baisse de 25 points ou du statu quo pourrait être paradoxale, provoquant des réactions fortes sur les marchés, notamment si un abaissement de 50 points était envisagé, scénario aujourd’hui rejeté par la plupart des opérateurs.
Il est important de rappeler que le Wali de Bank Al-Maghrib ne fournit pas d’indices sur les intentions de la banque centrale pour les prochaines réunions, rendant ainsi la prédiction délicate. Cependant, les éléments de langage de la conférence de presse et le ton du communiqué peuvent être utilisés par les acteurs du marché pour anticiper les prochaines actions avec plus ou moins de succès.
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