À la suite de la décote du taux directeur orchestrée par la Banque centrale en juin, le paysage des taux obligataires se voit en pleine transformation, affichant une baisse semaine après semaine, tissant une toile de niveaux non atteints depuis le commencement de l’année 2023. Cette tendance, qui luit comme une étoile dans la nuit du marché, a été confirmée lors de la dernière séance d’adjudication ; un moment marquant où le Trésor a levé la coquette somme de 3,8 milliards de dirhams (MMDH) contre une demande vertigineuse de 10,0 Mds de DH, ce qui nous laisse avec un taux de satisfaction désarmant de 38%.
Le jeu d’équilibre entre l’offrande et la demande concernant les bons du Trésor (BDT) a indubitablement chamboulé la partie pertinente de la courbe primaire. Les taux de rendement pour les durées allant de 26 semaines à 15 ans ont enregistré des baisses respectives de 10, 4, 24 et 21 points de base (PBS), atteignant des abysses inexplorés depuis le début de 2023. Sur la courbe secondaire, ces diminutions ont oscilé entre -5 et -9 PBS, apportant une touche de baume au cœur des investisseurs.
À l’orée de la conclusion du mois de juillet, avec seulement deux séances restantes, le montant total des levées s’élève à 14,3 MMDH, surpassant de 17% le besoin mensuel initialement estimé par le Trésor à 12,3 MMDH. Ce message martèle une réalité apaisante : le Trésor, fort de cette situation, devrait naviguer sans heurts sur le marché domestique à court terme, porté par une stabilité financière publique qui fleurit durant ce troisième trimestre, renforcée par une explosion des investissements du Trésor sur le marché monétaire.
Comme s’attendre à une danse orchestrée, et avec le lancement du cycle d’assouplissement monétaire par Bank Al-Maghrib, la spirale dégressive est à nos portes, et devrait perdurer dans les semaines à venir, touchant toutes les maturités, selon les prévisions de BKGR.
Ainsi, le marché obligataire continue de s’épanouir dans un climat des plus favorables, nourri par la liquidité ambiante et la politique monétaire actuelle, une combinaison qui ne peut que solidifier les perspectives de gestion efficiente de la dette publique à brève échéance.