Le secteur halieutique du Maroc occupe une position prépondérante au sein de l’économie nationale. En effet, il contribue à hauteur de 1,1 % au PIB, tout en générant plus de 260 000 emplois directs, dont 133 845 sont liés aux activités en mer pour l’année 2023. Dans un contexte marqué par des défis environnementaux et économiques de taille, le Royaume a mis en œuvre une stratégie fondée sur la recherche et l’innovation, visant à pérenniser l’exploitation des ressources tout en renforçant la compétitivité du secteur.
UneProduction en essor et des exportations florissantes
Pour l’année 2024, la production halieutique nationale a frôlé les 1,42 million de tonnes, une valeur s’élevant à 16,2 milliards de dirhams. Cette accomplissement est le fruit d’une gestion méticuleuse des stocks halieutiques et de l’implémentation de 30 plans d’aménagement dont le but est de garantir une exploitation durable des ressources.
Par ailleurs, le secteur ne se contente pas de briller sur le plan national : il s’impose également sur la scène internationale, avec des exportations ayant engendré un chiffre d’affaires monumental de 27,4 milliards de dirhams en 2024. En 2023, les exportations avaient déjà atteint un sommet de 31 milliards de dirhams, solidifiant le statut du Maroc en tant qu’acteur clé dans l’industrie halieutique mondiale. Notons que les exportations représentent 37 % des exportations agroalimentaires marocaines.
Une industrie de transformation dynamique
Au Maroc, on dénombre 518 unités de valorisation à terre et 311 unités de congélation en mer, assurant le traitement d’environ 60 % des captures de pêche côtière. Ces infrastructures modernes assurent la qualité des produits destinés à l’exportation qui s’ouvrent à 138 marchés internationaux. Les principales denrées exportées sont les conserves de sardines (47 % destinées à la France), les huiles de poissons (24 %) ainsi que les semi-conserves de poissons (23 %).
Une aquaculture en pleine expansion
L’aquaculture marine s’impose comme un pilier stratégique pour diversifier la production halieutique. En 2024, la production aquacole a atteint 3,6 kilotonnes, engendrant un chiffre d’affaires de 310 millions de dirhams. Le Maroc ambitionne une production annuelle de 390 000 tonnes à travers le développement de 450 projets aquacoles, incluant 123 à vocation sociale. Les investissements dans ce domaine ont permis l’identification de 24 000 hectares adéquats pour l’essor de projets aquacoles.
Des sommes considérables pour moderniser le secteur
Le secteur a bénéficié d’investissements globaux de plus de 8,35 milliards de dirhams au travers de la stratégie Halieutis, dont 1,55 milliard de dirhams réservés à la recherche scientifique. Parmi les réalisations marquantes, l’acquisition du navire océanographique Al Hassan Marrakchi pour 462 millions de dirhams, ainsi que la mise en opération de la vedette “Al Bahit” (19 millions de dirhams) et du bateau côtier “Ibn Sina 2” (34 millions de dirhams). Actuellement, la flotte de recherche se compose de cinq navires opérationnels, et le développement de centres de recherche régionaux à Tanger, Amsa et Dakhla a mobilisé un investissement de 240 millions de dirhams.
L’enjeu de la durabilité et de l’innovation
Dans ce contexte de changement climatique et de raréfaction des ressources, la recherche et l’innovation sont de véritables leviers pour l’avenir du secteur. L’intégration de l’intelligence artificielle pour le suivi des stocks halieutiques, le développement d’engins de pêche écoresponsables, ainsi que la promotion d’une économie circulaire sont autant d’initiatives prometteuses pour renforcer la résilience du secteur. L’utilisation de technologies avancées permet non seulement d’optimiser la gestion des ressources halieutiques, mais aussi de garantir une traçabilité impeccable des produits destinés à l’exportation.