Récemment, la ville de Benguerir a accueilli avec éclat la deuxième édition de la Journée Nationale de l’Industrie, arborant le thème contemporain : « Inaugurer une nouvelle ère industrielle portée vers et par la souveraineté, une vision Royale au service du citoyen et des territoires ». Cet événement a rassemblé divers intervenants, qui ont unanimement salué les performances époustouflantes de l’industrie marocaine, propulsées par la volonté souveraine, et son rôle stratégique crucial dans le développement économique et social du pays.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : en 2023, 88 % des exportations marocaines sont des produits manufacturés, révélant ainsi que le secteur industriel constitue la pierre angulaire de l’exportation et de l’investissement productif, se classant en tant que premier pourvoyeur d’IDE au Maroc. « À travers une montée en gamme significative, une intégration poussée dans les chaînes de valeur mondiales et des compétences de haut niveau, le secteur industriel est devenu un pilier incontournable de la souveraineté économique du pays », ont soutenu les panélistes.
Chakib Alj, président de la CGEM, a souligné que les stratégies audacieuses mises en œuvre sont soutenues par un réseau d’infrastructures industrielles et logistiques d’une ampleur inédite : le Port Tanger Med, figure de proue en Méditerranée et en Afrique, un réseau autoroutier de 1 800 kilomètres, ainsi que la mobilisation de 13 000 hectares de foncier industriel et la création de 150 zones industrielles. Ces initiatives ont été renforcées par des réformes visant à améliorer le climat des affaires, à élever le niveau des compétences grâce à l’établissement de nouvelles structures de formation, telles que les cités des métiers et des compétences, et à promouvoir la compétitivité de l’industrie nationale.
En l’espace de 25 ans, la dynamique de croissance de l’industrie nationale s’est multipliée, marquée par : une augmentation explosive de la valeur des exportations industrielles, qui est passée de 61 milliards de dirhams en 1999 à un impressionnant 376 milliards de dirhams en 2023 ; une explosion du nombre d’entreprises industrielles, passant de 4 500 à environ 13 000 en seulement deux décennies et demie ; la création de près d’un million d’emplois à partir de 477 000 en 1999 ; ainsi qu’un élargissement considérable de l’ouverture économique, grâce aux accords de libre-échange foisonnants, permettant d’accéder à un marché de plus de 2,3 milliards de consommateurs.
Cependant, tout en célébrant ces réussites, il a été fait mention des nombreux projets structurants destinés à accompagner les opérateurs industriels et à favoriser l’industrie nationale, tels que la nouvelle charte de l’investissement, la stratégie nationale « Maroc Digital 2030 », la législation sur les délais de paiement, ainsi que l’instauration de 22 nouvelles zones d’accélération industrielle à travers 8 régions. De plus, plus de 20 milliards de dirhams ont été versés aux entreprises au titre des arriérés de TVA et autres. Conscientes de leur rôle, ces PME qui représentent plus de 90 % du tissu économique national bénéficieront de mesures spécifiques dans le cadre de cette charte, incitant ainsi à des investissements de 1 million à 50 MDH, y compris pour les entreprises industrielles.
Cette synergie d’initiatives et de projets a permis à notre pays de faire preuve d’une résilience inédite face aux fluctuations conjoncturelles et aux chocs économiques successifs. Les indicateurs économiques, tels que le PIB non agricole, se sont stabilisés à 3,6 % en 2023, avec une moyenne cumulative de 3,4 % depuis 2021, soit un point de plus que celle du cycle 2014-2021.
Dans un registre plus large, d’autres intervenants ont plaidé pour une consolidation des leviers nécessaires au renforcement de la souveraineté industrielle du Maroc. Cela inclut le soutien à la compétitivité des écosystèmes industriels, le renforcement de l’intégration horizontale, la réussite d’une transition énergétique ambitieuse et la valorisation de l’innovation au sein du tissu industriel national. Comme l’ont souligné certains, « la montée en compétences du capital humain marocain et la dynamisation de l’initiative entrepreneuriale représentent des occasions précieuses que notre pays doit embrasser pour établir une industrie robuste et résiliente, exploitant plénièrement le potentiel des régions et générant ainsi davantage d’emplois, de valeur et de prospérité ».