Le siège de la Banque mondiale à Washington, le 19 janvier 2022
Le 4 décembre 2024, la Banque mondiale a donné son approbation à un financement s’élevant à 70 millions de dollars, destiné à fortifier un système de protection sociale revigoré au Maroc. Ce projet, baptisé « Deuxième projet d’identification et de ciblage pour la protection sociale », ambitionne de cimenter les progrès réalisés dans le cadre des réformes en cours, parmi lesquelles figuraient la création du Registre national de la population (RNP) et du Registre social unifié (RSU).
Pour mémoire, en 2018, une réforme audacieuse a été entrepris dans le but d’harmoniser et de moderniser le système de protection sociale marocain. Celle-ci a ouvert la voie à l’instauration du RNP et du RSU, deux instruments essentiels pour un ciblage plus précis des bénéficiaires des programmes sociaux. Ces initiatives ont été catalysées par des décrets judicieux et des lois spécifiques, tout en donnant naissance à l’Agence nationale du registre.
La crise engendrée par la COVID-19 a agi comme un accélérateur sur ces efforts, entraînant des transformations notables, telles que la substitution de l’assurance maladie RAMED par AMO-TADAMON, ainsi que le déploiement, en 2023, d’un programme de prestations sociales directes touchant plus de la moitié de la population marocaine. À présent, le RSU s’affirme comme l’interface principale pour l’accès aux programmes sociaux, facilitant ainsi l’implémentation des interventions nécessaires.
Le financement accordé par la Banque mondiale gravite autour de trois axes stratégiques :
- Renforcement du RNP et du RSU : L’expansion de la couverture jusqu’aux zones rurales et isolées se dresse parmi les priorités. L’objectif est de simplifier les processus d’identification et d’authentification des bénéficiaires pour divers programmes sociaux.
- Amélioration de la gestion de projet et des capacités : Le projet inclut un volet dédié au renforcement des compétences et au suivi-évaluation, garantissant ainsi une gestion efficace et transparente.
- Optimisation des processus : Les efforts se dirigeront vers la simplification des démarches administratives et la numérisation des services, pour élargir l’accès aux prestations sociales cruciales.
Cette initiative se veut être un levier pour accroître l’efficacité des programmes de protection sociale et les rendre plus accessibles que jamais. D’ici la fin de 2024, elle envisage d’impacter au moins cinq programmes, et ce nombre pourrait atteindre huit d’ici 2028. En intégrant des technologies numériques, elle se propose également de renforcer la réactivité du système face aux défis socioéconomiques, y compris ceux inhérents au changement climatique.
Ahmadou Moustapha Ndiaye, Directeur pays pour le Maghreb et Malte à la Banque mondiale, souligne avec clarté : « La numérisation des systèmes de protection sociale améliore le ciblage des bénéficiaires et garantit un accès élargi aux services sociaux pour les populations les plus vulnérables. »