Dans un climat d’optimisme économique revitalisé, après un parcours tumultueux dicté par les aléas internationaux, la Confédération Générale des Entreprises du Maroc (CGEM) a récemment dévoilé ses propositions pour la Loi de Finances 2025. Ces recommandations n’ont pas seulement pour objectif de fortifier la croissance économique : elles s’attaquent également aux défis persistants qui continuent de marquer le monde entrepreneurial, y compris les effets des bouleversements climatiques sur l’économie et les tensions financières rencontrées par les très petites, petites et moyennes entreprises (TPME).
Une Perspective Économique en Mutation pour 2025
L’année 2025 se profile avec des promesses de renouveau économique : inflation maîtrisée, consommation en reprise et élan d’investissement, tout cela en prévision de la Coupe du Monde 2030. Pourtant, les séquelles des crises passées persistent, infligeant des ravages sur les bilans des entreprises. C’est dans ce contexte délicat que la CGEM aspire à jeter les fondations d’une croissance pérenne, génératrice d’emplois et de richesses.
Les Recommandations Clés
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Allègement de la Fiscalité du Travail
La CGEM envisage une réduction progressive de l’impôt sur le revenu (IR) sur une période de trois ans, visant un taux marginal de 35 % d’ici 2027. Parallèlement, elle propose d’étendre le plafond d’exonération des indemnités de licenciement à 2 millions de dirhams pour les salariés âgés de 50 ans et plus, tout en relevant le seuil d’exonération de la prime de panier à 50 dirhams. -
Évolution de la Taxe Professionnelle
Parmi les recommandations, le maintien de l’exonération de 5 ans pour les nouvelles entreprises et la révision de l’assiette de la taxe pour qu’elle soit alignée sur l’Excédent Brut d’Exploitation (EBE) sont centralisées, indépendamment de la propriété des locaux. -
Instaurer une Taxation Verte Adaptée
La CGEM appelle à mettre en place une taxe inspirée du principe du pollueur-payeur, en commençant par cinq secteurs pour un test initial. À long terme, un système d’échange de quotas d’émissions (SEQE) pourrait structurer cette tarification carbone. -
Amélioration de la Neutralité Fiscale des Restructurations
Le régime des fusions serait étendu aux scissions partielles et apports d’actifs, permettant d’accepter ces apports à leur valeur comptable, afin de réduire les disparités entre comptabilité et fiscalité. - Autres Initiatives Fiscales et Douanières
La CGEM suggère une simplification des paiements d’acomptes d’impôt sur les sociétés (IS), une augmentation du seuil de déductibilité pour les véhicules de tourisme, et une révision du champ d’application de la TVA pour davantage de neutralité.
Mesures Ciblées et Sectorielles
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Développement des Start-ups
Une définition pour les petites entreprises à fort potentiel serait introduite dans le Code Général des Impôts (CGI), accompagnée de mécanismes d’intéressement par l’attribution gratuite d’actions et des améliorations des abattements fiscaux pour les investisseurs. -
Promotion de l’Appel Public à l’Épargne
Proposition d’augmenter l’abondement à 20 % pour les mécanismes d’intéressement au capital, tandis que la taxation sur la cession des titres serait suspendue. -
Valorisation des Déchets
L’application d’une TVA sur la seule marge des produits plastiques recyclés est envisagée pour stimuler le recyclage tout en modérant la pression fiscale. -
Transition Énergétique
Pour compétitiviser le coût du kilowattheure stocké, la CGEM propose de réduire les droits de douane sur les batteries de stockage d’électricité. - Autres Mesures Sectorielles
La réduction de la TVA sur certains produits de l’agro-industrie, l’exonération des droits de douane sur le thon congelé, et l’application de l’autoliquidation des achats de ferrailles neuves complètent ce tableau de mesures pragmatiques.
Ces propositions forment un ambitieux programme. Elles tracent une voie vers un avenir économique où durabilité, innovation et compétitivité se conjuguent, redéfinissant ainsi le paysage entrepreneurial marocain.