Au cœur du tumulte technologique moderne, s’érige un acronyme aussi mystérieux que puissant : GPU, ce monstre des unités de traitement graphique, véritable pilier de la nouvelle génération d’intelligence artificielle. L’IA générative est capable de déchaîner des créations allant de texte à la musique, en passant par des images ou vidéos, tout cela sans la moindre intervention humaine, illustrant parfaitement le fonctionnement d’outils comme ChatGPT.
Les GPU, bien plus qu’une simple carte graphique, se révèlent être des unités de calcul à la vitesse fulgurante, surpassant de loin les capacités des microprocesseurs traditionnels. Dans ce monde où chaque seconde compte, ces processeurs se sont imposés comme des alliés indispensables pour répondre en temps réel aux exigences des utilisateurs assoiffés de solutions d’IA, nécessitant le traitement d’énormes volumes de données avec une rapidité extraordinaire.
Au sommet de cette hiérarchie technologique trône le H100 de Nvidia, le produit phare dont la demande est si pressante qu’il vaut plusieurs dizaines de milliers de dollars l’unité. “Trouver un GPU, c’est presque aussi ardu que de dénicher de la drogue”, a plaisanté Elon Musk lors d’un événement captivant organisé par le Wall Street Journal l’année dernière.
Selon TrendForce, célèbre cabinet d’études, l’ambitieux projet ChatGPT s’appuie sur une armada d’environ 30 000 GPU pour sa fonctionnalité. Les géants tels que Google, pour son cloud, ainsi qu’Amazon Web Services et Microsoft, s’avèrent être de gros consommateurs de la technologie révolutionnaire de Nvidia.
Mi-mars, la société a levé le voile sur la célèbre famille de GPU Blackwell, successeurs du H100, avec la promesse d’une commercialisation d’ici la fin d’année. Présentée comme “la puce la plus puissante au monde”, cette innovation pourrait encore redéfinir les standards de performance.
Une petite excursion dans le passé…
Remontons en 1993. C’est à cette époque que Jen-Hsun Huang (aujourd’hui connu sous le nom de Jensen Huang) jette les bases d’une révolution. En fondant Nvidia avec deux associés, ce visionnaire entendait profiter de l’éclosion des jeux vidéo, lesquels commençaient à offrir des animations saisissantes et une troisième dimension. En 1999, il dévoile le premier GPU de l’histoire, et avec l’avènement du web, ses processeurs s’illuminent dans les centres de données, rendant accessible une puissance de calcul qui n’appartenait auparavant qu’à quelques grands noms de la recherche et de la technologie.
Nvidia se retrouve face à deux géants : AMD et Intel, tous deux faiseurs de cartes graphiques au passé séculaire. D’après Jon Peddie Research, au premier trimestre 2024, Nvidia représente 88% des GPU autonomes expédiés dans le monde. Si la société crée ses propres processeurs, elle n’a cependant pas d’usine de production, laissant cette tâche principalement à la Taiwan Semiconductor Manufacturing Company (TSMC), reconnue comme la référence globale en matière de semi-conducteurs.
D’origine taïwanaise, Jensen Huang incarne un dirigeant hors norme, avec son franc-parler et son humour décalé, arborant souvent un blouson en cuir lors des conférences Nvidia. À peine âgé de neuf ans, il intégrait un internat dans un petit bourg du Kentucky, développant vite sa philosophie : “accepter de prendre des risques” et idéaliser la flexibilité d’une entreprise pour changer rapidement de cap.
Déjà, dès les débuts de Nvidia, l’entreprise avait fait le choix audacieux de rompre un partenariat avec le géant Sega pour se concentrer sur un processeur novateur, visant à conquérir le marché des ordinateurs personnels. Un tour de force qui a failli entraîner la société au bord de la faillite.