« Le financement boursier, ce levier dynamique, propulse l’émergence de nouvelles industries, catalyse la création de valeur et dynamise la génération d’emplois. » Cette déclaration, marquante, a été faite vendredi à Rabat par Ryad Mezzour, le ministre de l’Industrie et du Commerce.
Lors d’une conférence tenante sous l’égide de son ministère, un partenariat innovant avec la Bourse de Casablanca et la Fédération Nationale de l’Agroalimentaire (FENAGRI), le ministre a clairement exprimé que le marché boursier est non seulement un simple canal de financement, mais également un puissant allié pour le développement de l’industrie nationale, plus particulièrement celle du secteur agroalimentaire.
« Ce mécanisme se présente comme un outil incontournable et stratégique pour les entreprises industrielles cherchant à évoluer, à innover, à embrasser de nouvelles technologies ou à rehausser leur productivité », a-t-il ajouté avec conviction.
En outre, Mezzour a souligné l’importance cruciale de la souveraineté industrielle et alimentaire, qui repose entièrement sur l’engagement des acteurs concernés ; il a précisé que la Bourse représente une chance inestimable pour stimuler cette dynamique.
Par ailleurs, il a salué le partenariat stratégique établi avec la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) et l’Autorité marocaine du marché des capitaux (AMMC), en affirmant que cela incite les professionnels de l’industrie marocaine à exploiter pleinement les ressources de financement que le marché boursier offre.
« Grâce à ce partenariat, nous marquons une avancée conséquente vers la réalisation de la vision industrielle énoncée par Sa Majesté le Roi Mohammed VI. Cela témoigne de l’importance vitale des collaborations public-privé pour alimenter une économie nationale à la fois dynamique et performante », a poursuivi le ministre.
Nezha Hayat, présidente de l’AMMC, a ajouté que le secteur agroalimentaire constitue un axe stratégique non négligeable pour la croissance économique et le développement durable du royaume, en l’affirmant comme un pilier essentiel pour garantir la sécurité alimentaire.
Néanmoins, Mme Hayat a mis en exergue les défis persistants auxquels ce secteur fait face, principalement ceux touchant à la compétitivité et à la vulnérabilité face aux effets du changement climatique.
Elle a également rappelé les réformes entreprises par l’AMMC, en synergie avec le ministère de l’Économie et des Finances, visant à moderniser le cadre réglementaire, diversifier les instruments financiers et améliorer la qualité des services financiers disponibles.
« La Bourse joue un rôle central dans cette dynamique, et nous compterons bien sur elle pour qu’elle devienne un outil de financement accessible et un support d’investissement attrayant », a-t-elle insisté, ferme dans ses convictions.
Chakib Alj, président de la CGEM, a souligné le rôle fondamental de la Bourse comme catalyseur de croissances pour les PME nationales, les engageant à optimiser leur gouvernance et à se préparer à d’éventuelles transmissions de propriété.
Il a indiqué que les entreprises du secteur agroalimentaire, justement, sont les candidates idéales pour une introduction en Bourse, ce qui favorisera l’essor de ce secteur d’une importance capitale.
« La croissance de l’économie nationale est intrinsèquement liée à la diversification des sources de financement, particulièrement à travers la Bourse de Casablanca », a-t-il réaffirmé, réengageant la CGEM dans cette dynamique avec une feuille de route ambitieuse et pragmatique en main.
Ce rassemblement a également été marqué par la signature de deux protocoles de partenariat destinés à dynamiser le financement des entreprises industrielles marocaines via le marché boursier.
Le premier, signé par M. Mezzour, M. Alj, Mme Hayat et M. Tarik Senhaji, directeur général de la Bourse de Casablanca, a pour but d’encourager les acteurs économiques du secteur industriel marocain à tirer parti des opportunités de financement proposées par la Bourse.
Quant au second protocole, il a été mis en place par M. Senhaji, le président de la FENAGRI, Abdelmounim El Eulj, et le président de la Fédération Nationale des Industries de Transformation et de Valorisation des Produits de la Pêche au Maroc (FENIP), Hassan Sentissi El Idrissi. Ce dernier vise à accompagner les entreprises de ces secteurs dans leur quête d’accès aux mécanismes de financement du marché boursier.
Cette conférence a également permis aux dirigeants d’entreprises cotées, tels que Mutandis, Cosumar, Dari Couspate et Cartier Saada, de partager leurs réflexions et leurs expériences sur le choix stratégique du financement boursier comme levier pour soutenir leur croissance.