Allianz Trade a récemment dévoilé son Atlas des Risques Pays pour l’année 2024, offrant ainsi un panorama fascinant sur l’évolution des risques économiques à l’échelle mondiale. Cette étude révèle une amélioration significative pour 48 nations, tandis que seulement 5 pays enregistrent des dégradations de leurs notations. Parmi les heureux élus, le Maroc se distingue par une revalorisation de sa note, même si des défis s’annoncent encore à l’horizon.
Une lueur d’espoir pour le Maroc
Le Maroc, dont la note a été revue à la hausse, passant de « B2 » à « B1 », émerge maintenant comme l’un des bastions les plus sûrs sur le continent africain. Une telle ascension témoigne d’une vitalité économique pérenne, portée par des investissements publics robustes et un élan d’industrialisation dynamique. Pourtant, sous cette façade optimiste, le pays doit faire face à des incertitudes intrinsèques, notamment au sujet de son déficit public et de la vulnérabilité de son secteur primaire face aux caprices climatiques.
Lluis Dalmau, l’économiste d’Allianz chargé de l’Afrique et du Moyen-Orient, projette une croissance du PIB marocain à hauteur de 3,5 % d’ici 2025. Ce scénario favorable est nourri par une augmentation des investissements étrangers, le regain du secteur touristique, ainsi que par une amélioration des rendements agricoles. L’exportation de produits industriels, en particulier dans le secteur automobile vers l’Union européenne, demeure un levier crucial de cette prospérité, tandis que l’inflation semble montrer des signes de ralentissement.
Cependant, la vigilance demeure de mise. Les entreprises doivent observer avec une certaine anxiété la montée des faillites dans certains segments du marché, ainsi que les menaces climatiques, tel que les épisodes de sécheresse ou d’inondations, qui pourraient compromettre la stabilité économique du pays. La question du chômage des jeunes, omniprésente, ainsi que les lourds déficits publics, continuent d’alimenter les appréhensions. D’un autre côté, les initiatives du Maroc en tant que hub des énergies renouvelables, couplées à des investissements stratégiques dans l’infrastructure, pourraient bien renforcer, à long terme, la résilience économique du pays.
Les incertitudes persistent sur la scène mondiale
À l’échelle mondiale, la version 2024 de l’Atlas des Risques Pays met en lumière une tendance générale à l’amélioration du risque pays. En effet, 48 pays bénéficient d’une revalorisation de leur notation, représentant plus du double des pays concernés l’année précédente, tandis que seulement cinq voient leur statut détérioré. Luca Moneta, économiste senior pour les marchés émergents chez Allianz Trade, précise que cette embellie concerne principalement les marchés émergents, en particulier en Amérique latine, en Europe de l’Est, ainsi qu’en Asie-Pacifique.
À l’opposé, certaines economies, notamment celles du Moyen-Orient, ont vu leur panorama financier se ternir, affectées par des tensions omniprésentes dans les chaînes d’approvisionnement et une chute des prix du pétrole, bien en-deçà de leur seuil de rentabilité budgétaire.
Néanmoins, malgré ces développements encourageants, la roadmap économique semble émaillée de tensions géopolitiques et financières, qui pourraient entraver l’évolution favorable du risque pays dans les temps à venir. Aylin Somersan Coqui, CEO d’Allianz Trade, met en garde : les améliorations actuelles reposent sur des indicateurs à court terme, ce qui signifie que la stabilité de ces gains pourrait être remise en question très prochainement.
L’avenir économique mondial apparaît ponctué d’incertitudes. L’augmentation des tensions géopolitiques affecte la confiance des investisseurs, tout en perturbant la fluidité des échanges commerciaux. En outre, le protecteurisme croissant et l’amplitude de risques liés aux guerres commerciales compliquent davantage le tableau. Un phénomène de polarisation sociale se renforce, impactant la stabilité politique et économique dans de nombreuses régions.
Ana Boata, directrice de recherche économique chez Allianz Trade, avertit qu’un éventuel regain de tensions commerciales pourrait fragiliser la reprise, exacerbant l’inflation et sapant la confiance des investisseurs. Dans ce contexte délicat, il devient primordial pour les entreprises de se préparer et de remodeler leurs stratégies face à ces menaces potentielles.