Les bases sur lesquelles s’appuie le projet de loi de finances (PLF) pour l’année 2025 reposent sur des éléments techniques et scientifiques rigoureusement établis, a déclaré, ce mercredi, le ministre délégué auprès de la ministre de l’Économie et des Finances, en charge du Budget, Fouzi Lekjaa, lors d’une séance à la Chambre des conseillers.
Réagissant aux interventions des différents groupes parlementaires, M. Lekjaa a affirmé que « les hypothèses doivent respecter la logique et la réalité, et que le gouvernement ne tirera aucun bénéfice de leur exagération ou dévaluation ».
En présentant des chiffres substantiels, il a souligné que l’État a prévu plus de 100 milliards de dirhams (MMDH) pour soutenir le dialogue social, assurer une couverture médicale et fournir une aide sociale directe. Cette somme inclut également des mesures d’assistance au logement et le relogement des résidents des bidonvilles à Casablanca et Rabat, en prenant en compte le coût de la réforme fiscale.
Il a ajouté que l’exécutif a délibérément affecté environ 10% du produit intérieur brut (PIB) aux revenus des catégories sociales les plus vulnérables ainsi que de la classe moyenne, démontrant ainsi son engagement à renforcer l’État social.
M. Lekjaa a également détaillé la démarche adoptée pour élaborer le PLF, indiquant qu’elle « s’articule autour d’une vision claire consacrée à la mise en œuvre du projet national de protection sociale, sous l’égide de Sa Majesté le Roi Mohammed VI ».
Ce projet, a-t-il précisé, nécessite un engagement considérable en temps et en ressources pour atteindre les progrès escomptés, notant que les succès réalisés dans ce domaine « sont indéniables : près de 11 millions de personnes reçoivent une aide directe, avec un montant total dépassant 30 MMDH ».
Concernant le dialogue social, le ministre a affirmé que le gouvernement y a consacré environ 45 MMDH, ce qui a permis des augmentations significatives des salaires, comme une hausse de 3.800 dirhams pour les médecins, visant à résoudre un problème qui perdure depuis des années, et une augmentation de 3.000 dirhams pour les enseignants du supérieur. De plus, les fonctionnaires du ministère de l’Éducation nationale ont bénéficié d’augmentations comprises entre 1.500 et 4.800 dirhams.
M. Lekjaa a également qualifié le dialogue social de « moment historique », saluant la nécessité d’accorder toute l’attention requise aux enseignants, ainsi qu’au personnel du secteur de la santé, qui forment la colonne vertébrale et le pilier essentiel à la réussite des réformes sociales.
Pour ce qui est de l’exonération fiscale des retraités, il a souligné l’importance de cette réforme touchant une catégorie qui a dédié sa vie au service de la nation, que ce soit dans le secteur public ou privé, précisant que l’impact financier de cette mesure s’élève à 1,2 MMDH.
En outre, il a insisté sur une réforme fiscale qui a abouti à une réduction des impôts pour les petites et moyennes entreprises (PME) réalisant des bénéfices inférieurs à 100 millions de dirhams (MDH), augmentant en revanche les taxes pour celles dont les bénéfices annuels excèdent 100 MDH. M. Lekjaa a également prévu que l’introduction d’un système de retenue à la source contribuerait à améliorer la durabilité des finances publiques.