Le marché des capitaux s’apprête à entrer dans une ère sans précédent avec l’initiation imminente d’un projet de marché à terme. Lors d’un symposium inaugural dédié, Tarik Senhaji, Directeur général de la Bourse de Casablanca, a éclairé les nombreux bénéfices attendus de cette innovation, en mettant particulièrement l’accent sur l’accroissement de la liquidité et la diversité des opportunités pour les investisseurs. Alors que les derniers ajustements techniques et réglementaires touchent à leur fin, ce projet ambitieux aspire à renforcer «la stabilité financière du pays».
Pour Senhaji, ce lancement est le fruit de plusieurs années d’efforts acharnés. «Le marché à terme, c’est une attente qui dure depuis trop longtemps», a-t-il déclaré, saluant la mobilisation collective extraordinaire qui a permis d’atteindre ce moment crucial. «Nous voilà enfin à la concrétisation de ce projet, avec ce symposium comme point de départ», a-t-il ajouté, soulignant l’importance capitale de cet événement dans la formation et l’accompagnement des professionnels face à cet outil complexe.
La Caisse Centrale de Contrepartie (CCP), véritable colonne vertébrale du dispositif, se donnera pour mission d’envelopper les investisseurs d’une couverture solide, garantissant ainsi la sécurité des transactions. Parallèlement, l’émergence de ce marché à terme vient enrichir le panel d’instruments financiers disponibles sur le marché casablancais, ouvrant des horizons inédits tant pour les épargnants que pour les investisseurs institutionnels, tout en boostant la liquidité de la place financière.
Quelles aspirations pour le marché à terme ?
Questionné sur les attentes liées à cet outil novateur, Senhaji s’est montré très explicite. Le marché à terme, déjà considéré comme un levier fondamental dans les grandes institutions financières mondiales, permettra au Maroc de s’ériger à une stature plus compétitive. Cet instrument offrira notamment la possibilité de formuler de nouvelles stratégies de couverture, particulièrement cruciales en période d’incertitude économique.
«Actuellement, à l’échelle mondiale, le volume des transactions sur les marchés dérivés dépasse celui des transactions cash», a-t-il relevé, mentionnant les sommes astronomiques échangées dans ce secteur. Cette volonté de voir le Maroc se conformer aux standards internationaux révèle une perspective plus large : celle de consolider la stabilité financière du Royaume.
Un projet fédérateur pour l’écosystème financier marocain
Ce projet ne se limite pas à une initiative isolée de la Bourse de Casablanca ; il est le produit d’une coordination minutieuse impliquant tous les acteurs de la sphère financière marocaine. «Tous les acteurs se sont unis, sous le parrainage du ministère de l’Économie et des Finances», a affirmé Senhaji, soulignant le rôle crucial de l’Instance de coordination du marché des capitaux (ICMAT), qui inclut Bank Al-Maghrib et l’Autorité marocaine du marché des capitaux (AMMC). Cet effort collaboratif entre régulateurs et opérateurs de marché a été déterminant pour propulser le projet à son stade actuel.
Bien que des progrès significatifs aient été réalisés, Senhaji reconnait que la route reste semée d’embûches. «Selon de nombreuses annonces faites ailleurs, l’important est de bien exécuter», a-t-il mis en garde, rappelant que plusieurs marchés émergents ont échoué à maintenir de telles initiatives. Fort de bases solides, le Maroc s’engage à garantir le succès de cette nouvelle ère pour ses finances nationales.