1. La participation des conjoints, un atout essentiel
Contre toute attente, les conjoints ne devraient pas être de simples spectateurs. Antoine Mayaud défend avec ferveur leur rôle actif au sein des entreprises familiales. Leur contribution ? Un double effet bénéfique : une perspective externe qui affine la vision stratégique, couplée à la transmission des valeurs entrepreneuriales aux plus jeunes. En les intégrant dans le processus décisionnel, les tensions s’apaisent et le dialogue familial s’en trouve fluidifié.
2. Favoriser la créativité entrepreneuriale
Un écueil fréquent au sein des entreprises familiales ? L’idée fausse que les enfants doivent automatiquement hériter de l’affaire. Une telle pression, au lieu de motiver, peut mener à un désengagement. D’un autre côté, encourager l’entrepreneuriat familial permet une bouffée d’air frais, favorisant l’innovation et prévenant la stagnation.
3. Une vision claire et partagée : la clé de la réussite
Pour prévenir les brouilles internes, l’établissement d’une vision commune s’avère impératif. Prenons l’exemple de la famille Mulliez, qui tous les sept ans, projette son avenir sur vingt ans. Ce processus de planification, loin d’être anodin, renforce l’idée collective tout en instaurant une dynamique harmonieuse. Antoine Mayaud a raison : « Il n’y a de bon vent que pour celui qui sait où il va ».
4. L’importance du dialogue et de la transparence
Une gouvernance familiale prospère ne saurait exister sans une communication transparente et sincère. L’instauration d’un cadre où l’on peut aborder des sujets délicats sans crainte vient asseoir cette transparence. Et cette dernière doit s’étendre au-delà des simples chiffres financiers, englobant les ambitions et les attentes de chaque membre. En période de crise, la bienveillance s’impose, alors qu’en période de prospérité, l’exigence doit gouverner.
5. Formaliser la gouvernance par écrit
Le manque de documentation écrite est souvent à l’origine des discordes familiales. D’où l’importance d’une charte familiale rigoureuse, stipulant les règles d’entrée et de sortie du capital, les devoirs des actionnaires, ainsi que les principes directeurs des décisions stratégiques. Ce cadre s’avère essentiel afin d’assurer que chaque individu saisisse et respecte les normes établies, apaisant ainsi les potentielles controverses.
6. Équilibrer les pouvoirs : gouvernance efficace
Distinguer clairement le pouvoir exécutif du pouvoir stratégique est un point crucial. Trop souvent, les familles confondent le leadership opérationnel avec la détention du capital. Pour éviter une concentration excessive du pouvoir, il est indispensable d’établir un équilibre entre diverses instances : un conseil de famille, un conseil d’administration, et un comité exécutif avec des rôles et responsabilités bien délimités.
7. La cohésion familiale, une priorité
En dehors de la performance économique, la solidité des liens familiaux est un pilier de la durabilité d’une entreprise familiale. Une pratique recommandée consiste à orchestrer des événements intergénérationnels, à proposer des formations sur la gouvernance d’entreprise, et à intégrer progressivement les jeunes dans les décisions stratégiques.
8. Transmission réfléchie et progressive
Un piège classique réside dans l’attente prolongée avant de céder la direction. Comme le souligne Antoine Mayaud, « il vaut mieux partir trop tôt que trop tard ». Donc, il est crucial d’anticiper la transmission, en la structurante en étapes : évaluer les futurs successeurs via divers projets, leur attribuer des responsabilités croissantes et les préparer à la gouvernance.
9. Différentes dimensions de la transmission
Il est primordial de dissocier l’héritage de la gestion opérationnelle. Ainsi, bien que tous les héritiers aient droit à la transmission patrimoniale, cela ne signifie pas qu’ils doivent tous prendre les rênes de l’entreprise. Dans certains cas, confier la gestion à des professionnels externes peut s’avérer judicieux, tout en conservant un rôle d’actionnaire actif ou de membre du conseil de surveillance. Pour conclure, Antoine Mayaud souligne avec une métaphore pertinente : « Le sillon n’est droit que si les deux chevaux avancent à la même vitesse ».