À trois mois avant la clôture de l’année 2024, les indicateurs économiques du Maroc se dessinent sous des auspices prometteurs, malgré les récentes turbulences. Selon les informations récemment divulguées par la Trésorerie générale du Royaume (TGR) dans son rapport mensuel de septembre 2024, le déficit budgétaire a connu une réduction marquante, se chiffrant à 26,6 milliards de dirhams, contrastant avec les 35,2 milliards de dirhams enregistrés à la même époque l’an dernier.
Cette maîtrise budgétaire s’explique par une dynamique positive des recettes, tant fiscales que non fiscales, qui ont permis d’impulser les investissements dans des projets essentiels. Ceci englobe le programme national d’approvisionnement en eau potable et d’irrigation, tout en répondant aux urgences liées aux mesures de soutien à la consommation des ménages et aux impacts du tremblement de terre à Al Haouz. Une telle situation reflète également les efforts de l’État pour limiter son besoin de financement.
Le Trésor anticipe pour le mois d’octobre un besoin estimé à 6 milliards de dirhams, le plus bas depuis janvier. Ce resserrement budgétaire s’accompagne d’une gestion proactive des ressources publiques, enrichie d’une augmentation substantielle des recettes. Fin septembre 2024, les recettes ordinaires affichent une progression de 12,5 % par rapport à l’an précédent, s’élevant à 264,8 milliards de dirhams, avec les recettes fiscales atteignant 231,3 milliards de dirhams, soit une amélioration de 13,8 %.
Une attention particulière est requise sur les recettes douanières qui ont connu une envolée de 14,2 %, soutenue par une hausse des droits de douane (+11,8 %) et de la TVA à l’importation (+14,1 %). Parallèlement, la taxe intérieure de consommation (TIC) sur les produits énergétiques a également contribué à ce cycle vertueux, avec une hausse remarquable de 16,6 %. Ces chiffres témoignent non seulement d’une extension des bases taxables mais également d’une gestion fiscale plus rigoureuse.
Rigueur dans la gestion des dépenses
Par ailleurs, l’État fait preuve d’une discipline budgétaire rigoureuse. À fin septembre 2024, les dépenses du budget général affichent une légère contraction de 0,6 %, totalisant 362,9 milliards de dirhams. Bien que cette diminution soit marginale, elle revêt une grande importance dans un contexte où les dépenses d’investissement, cruciales pour le développement, ont crû de 5,6 %, atteignant 73 milliards de dirhams.
L’effort de rationalisation se manifeste notamment à travers les dépenses de compensation, qui ont chuté de 60,9 %, passant de 20,6 milliards de dirhams en 2023 à seulement 8,1 milliards cette année. Cette baisse résulte d’une conjoncture favorable sur les marchés de l’énergie mondiale et d’une réforme progressive des subventions, dont la décompensation du gaz butane, dont le coût a été ajusté à la hausse de 10 dirhams. Avec un solde ordinaire positif de 29,1 milliards de dirhams, contre 6,1 milliards l’année précédente, l’État possède une marge de manœuvre confortable pour naviguer vers la fin de 2024.
En somme, cette robustesse financière est accentuée par une baisse significative du besoin de financement extérieur, permettant au Trésor de concentrer ses efforts sur le marché intérieur pour ses besoins de liquidité. En conclusion, les chiffres financiers au terme de septembre 2024 soulignent une gestion compétente des finances publiques du Royaume. L’État parvient à réduire son déficit, tout en maintenant un cap résolu sur les investissements, soutenu par des recettes fiscales en forte ascension. Ainsi, à l’aube de la clôture budgétaire, le Maroc se profile sur une voie prometteuse, dirigeant vers un équilibre respectable des comptes publics.