En ce début d’année 2025, l’Office National des Aéroports (ONDA) a tactiquement révélé sa feuille de route novatrice intitulée « Aéroports 2030 ». Ce projet colossal aspire à transformer radicalement les infrastructures aéroportuaires, à sublimer l’expérience des passagers et à réorganiser en profondeur la structure de l’Office. S’élevant sur les Hautes Instructions Royales, énoncées lors du Conseil des Ministres du 4 décembre 2024, cette stratégie se veut en parfaite résonance avec le développement vigoureux du Royaume, tout en préparant le secteur aérien à faire face aux défis futurs qui s’annoncent dans les cinq prochaines années.
Dans un contexte marqué par une envolée sans précédent du trafic aérien, cette initiative se présente comme une étape clé pour les aéroports marocains. L’ONDA insiste sur le fait que cette transformation repose sur trois axes stratégiques : le développement des infrastructures, la réinvention de l’expérience client et la modernisation institutionnelle de l’Office. Pour mener à bien ce projet ambitieux, une collaboration étroite se noue avec des entités essentielles telles que la Direction Générale de la Sûreté Nationale (DGSN), la Gendarmerie Royale, l’Administration des Douanes, ainsi que divers ministères concernés. Le but ultime est de métamorphoser les aéroports marocains en hubs stratégiques, interconnectés et attrayants, en harmonie avec les grandes ambitions économiques et touristiques du pays.
Infrastructures réformées pour une affluence croissante
Face à une hausse vertigineuse du nombre de passagers, atteignant 32,7 millions en 2024 – soit une augmentation remarquable de 21 % par rapport à l’année précédente – l’ONDA projette de revigorer et d’élargir ses infrastructures clés. L’aéroport de Casablanca Mohammed V, véritable plaque tournante du royaume, se voit promis une augmentation de sa capacité, passant de 14 à 35 millions de passagers d’ici 2029. Ce développement renforcera son rôle stratégique en tant que point de connexion intercontinental reliant l’Afrique, l’Europe, l’Asie et les Amériques.
De plus, d’autres aéroports, notamment ceux de Marrakech, Agadir, Tanger et Fès, bénéficieront d’extensions substantielles pour doubler leur capacité et faire face à l’accroissement du trafic. La construction de nouveaux terminaux, la rénovation des infrastructures existantes ainsi que l’amélioration des services aux voyageurs font partie intégrante de cette ambition. Par exemple, l’aéroport de Marrakech devrait voir sa capacité atteindre 16 millions de passagers d’ici 2028, tandis que celui d’Agadir passera de 3,1 à 7 millions durant la même période.
En outre, l’ONDA intègre dans sa vision une meilleure connectivité entre les aéroports et d’autres modes de transport. L’intermodalité sera accentuée, notamment grâce au développement de liaisons avec le projet de Ligne à Grande Vitesse (LGV), permettant ainsi une accessibilité plus fluide aux plateformes aéroportuaires.
Une expérience passager réimaginée grâce aux technologies avancées
Bien au-delà des simples infrastructures, l’ONDA aspire à révolutionner l’expérience des voyageurs en intégrant les dernières innovations technologiques et digitales. L’enjeu ? Fluidifier chaque étape du parcours passager, de l’enregistrement jusqu’à l’embarquement, en adoptant des outils numériques de pointe et en optimisant la gestion des flux.
Comme l’affirme Adel El Fakir, Directeur Général de l’ONDA, cette transformation vise à offrir des services à la hauteur des normes internationales. Il évoque la nécessité pour les aéroports marocains d’incarner « un Maroc ouvert, ambitieux et accueillant, enrichi par notre légendaire hospitalité ». Ainsi, l’ONDA mettra en place des systèmes de self-check-in, des contrôles automatisés, ainsi que des solutions novatrices pour réduire les temps d’attente et rehausser le confort des passagers.
Dans ce cadre, des espaces aéroportuaires plus modernes et attractifs seront développés, avec une offre commerciale et gastronomique riche, tout en mettant en valeur les spécificités culturelles du Royaume. « De la gestion du ciel à l’expansion de nos plateformes aéroportuaires, du tarmac à la gestion des bagages, chaque instant du parcours client subira une transformation déjà amorcée, tant sur le plan digital que humain » souligne Adel El Fakir.
Réforme institutionnelle pour renforcer la gouvernance
Cette refonte structurelle envisagée par l’ONDA pourrait toutefois mener à un changement de statut juridique. L’éventualité d’un passage à une société anonyme est actuellement en cours d’évaluation, dans le but d’accroître l’efficacité opérationnelle et d’améliorer la gestion des infrastructures aéroportuaires. En parallèle, cette stratégie se concentre sur le renforcement du capital humain, plaçant les collaborateurs de l’ONDA au centre de cette évolution. L’Office prévoit le développement de programmes de formation continue, l’introduction de nouvelles expertises et l’adoption de meilleures pratiques internationales pour réinventer ses modes de travail.
Il est primordial de cultiver l’innovation interne afin de créer une culture d’excellence et de progrès continu. « Les hommes et les femmes de l’ONDA joueront un rôle crucial dans cette modernisation, contribuant à faire des aéroports marocains des références en matière d’accueil, de gestion et de services », conclut Adel El Fakir.
Un projet stratégique en phase avec des enjeux internationaux majeurs
L’initiative « Aéroports 2030 » s’inscrit dans une perspective plus vaste de développement du secteur aérien, en lien avec des événements internationaux de grande envergure. À l’approche de 2030, le Maroc s’apprête à accueillir la Coupe du Monde de football, un événement qui nécessitera une infrastructure aéroportuaire adéquate pour gérer l’afflux massif de visiteurs internationaux.
Parallèlement, la montée en puissance de Royal Air Maroc, avec une flotte prévue de passer de 50 à 200 avions d’ici 2037, réclamera également une modernisation des infrastructures pour accompagner cette expansion et optimiser les connexions aériennes.
Avec ce plan audacieux, l’ONDA vise à propulser le Maroc au rang d’acteur clé du transport aérien sur le continent africain et au niveau international. La modernisation des aéroports, la digitalisation des services et l’élévation des performances institutionnelles ambitionnent de faire du pays un modèle en matière d’infrastructures aéroportuaires.