Le premier semestre de l’année 2024 s’est révélé être un bouillon de culture pour le marché actions, animé par un alignement d’étoiles exceptionnel : un reflux palpable de l’inflation, une embellie des indicateurs macroéconomiques, des perspectives prometteuses pour les entreprises cotées, le tout dans un cadre obligataire apaisé. L’indice Masi, tel un phoenix, clôt la période avec une ascension fulgurante de 10%, atteignant ainsi 13.301 points.
Si l’année précédente avait plongé les investisseurs dans un tourbillon de crises financières, les six premiers mois de 2024 ont admirablement contrasté. Le marché a dansé à un rythme modéré, entre phases d’envolées vertigineuses et pauses légères, permettant une avance harmonieuse et pérenne. Cette quiétude n’a pas seulement rapproché les investisseurs, mais a également enflammé leur désir d’engagement : le volume des transactions a atteint 36,5 milliards de DH, contre 15,1 milliards durant la même période l’an dernier, soit plus du double ! Pour mettre cela en perspective, rien qu’au premier trimestre, les particuliers ont théoriquement augmenté leurs achats de 480%, tandis que les OPCVM et les institutionnels ont enregistré des hausses respectives de 129% et 80% dans leurs investissements en Bourse.
Parmi les pépites de ce premier semestre, la flamboyante performance des petites et moyennes capitalisations s’est illustrée, avec une élévation spectaculaire de 21,34% pour l’indice Masi Mid and Small Caps. Cette élan souligne un intérêt de plus en plus prononcé des investisseurs pour les petites et moyennes entreprises, notamment dans le secteur immobilier. En revanche, seuls trois secteurs affichent des baisses cette année, contre neuf l’année précédente, témoignant ainsi d’une vigueur étonnante du marché.
A côté de cela, le marché obligataire, tant dans sa sphère primaire que secondaire, a profité d’une détente frappante des rendements à toutes les échéances. Ce phénomène découle en partie d’une réduction des besoins de financement, par rapport à l’an passé, favorisant ainsi un environnement paisible pour les investisseurs.
Dans cette atmosphère propice, divers secteurs cotés (immobilier, santé, mines…) ont brillé au premier semestre, surpassant l’indice Masi.
Les éclaircies du semestre
Immobilier (+122,87 %): C’est dans l’immobilier que se manifeste l’intérêt le plus brûlant. Les investisseurs se sont massivement tournés vers les projets liés à ce secteur depuis le début de l’année. L’indice sectoriel, avec sa performance extraordinaire avoisinant les… 122% en YTD et un volume cumulé de 5,7 milliards de DH, s’impose comme le champion des variations parmi les 23 secteurs cotés. Ce succès est le fruit de multiples facteurs, qu’ils soient macroéconomiques ou microéconomiques, y compris des programmes d’aide au logement qui rendent ce secteur particulièrement attractif.
Mines (+41,42%): Après une année 2023 chaotique avec une chute de plus de 32%, le secteur minier entame son renouveau avec une embellie de 41,42% au premier semestre. La hausse des prix des métaux de base, conjuguée à des prévisions optimistes pour les années à venir, a redonné de l’élan à la confiance des investisseurs. Le plan Maroc Mine, visant à rehausser significativement les revenus issus de l’exploitation minière non-phosphatée, ouvre un éventail d’opportunités pour les entreprises minières cotées, selon les analystes.
Santé (+39,31%): Le secteur de la santé, avec Akdital en fer de lance, a également enregistré une progression vigoureuse de 39,31%. Depuis son introduction en Bourse il y a 18 mois, Akdital a réalisé une performance exceptionnelle de 126%, consolidant son statut de leader sur le marché de la santé privée au Maroc. Avec des indicateurs de performance en forte ascension et des projets d’expansion ambitieux, le groupe continue d’attirer les regards des investisseurs comme un aimant.
Les ombres du semestre
Matériels, Logiciels et Services Informatiques (-10,12%): Le secteur technologique a connu la chute la plus prononcée depuis le début de l’année, avec des fortunes variées parmi ses acteurs. Disty, par exemple, a enregistré une flambée de 35%, tandis que HPS a subi une dégringolade de 16,5%.
Télécommunications (-9,50%): Bien que Maroc Telecom ait dévoilé des résultats au-delà des anticipations en 2023, le début de l’année 2024 s’est révélé difficile, surtout à cause d’un litige persistant contre inwi. En YTD, ce dossier accuse une baisse de 9,50%.
Sylviculture et Papier (-7,37%): Les performances extrêmes ont également touché aussi bien les petites que les moyennes entreprises, comme en témoigne Med Paper qui a vu son cours chuter de 7,37% depuis le début de l’année.
En somme, le premier semestre 2024 se présente comme une fresque de dynamisme à la Bourse de Casablanca. Soutenu par des facteurs économiques favorables et une confiance ravivée des investisseurs, le marché actions a enregistré une montée robuste. Les performances éclatantes de certains secteurs clés laissent entrevoir un horizon prometteur pour la seconde moitié de l’année. Les investisseurs demeureront attentifs aux développements macroéconomiques, avec la politique monétaire à l’avant-plan, afin de naviguer habilement au sein des six mois restants de l’année.