Quatre conventions de partenariat, empreintes d’ambition et de diversité, dédiées à la structuration et au développement des écosystèmes immanents de l’artisanat, ont été solennellement signées ce lundi à Essaouira. En présence d’un panel de décideurs influents, professionnels aguerris et acteurs de la société civile, tous unis par un même élan, ces accords visent à promouvoir et à mettre en valeur le riche patrimoine artisanal local.
Ces conventions ont été scellées en marge d’une visite terrain orchestrée par le secrétaire d’État chargé de l’Artisanat et de l’Économie sociale et solidaire, Lahcen Essaadi, qui a exploré plusieurs projets emblématiques et structures notoires de formation, de production et de commercialisation au sein de ce secteur vital.
Dans une ambiance de collaboration chaleureuse, ces accords ont été ratifiés, notamment en compagnie du proche conseiller de SM le Roi et président fondateur de l’Association Essaouira-Mogador, M. André Azoulay, ainsi que divers responsables institutionnels. L’objectif central ? Valoriser les filières artisanales locales, sauvegarder les métiers en péril d’extinction et améliorer les conditions de travail des artisans, tout en renforçant les infrastructures essentielles qui soutiennent ce secteur.
Un protocole d’entente a été ratifié entre le secrétariat d’État, l’Agence Nationale des Eaux et Forêts (ANEF), l’Agence Nationale pour le Développement des Zones Oasiennes et de l’Arganier (ANDZOA), la Commune d’Essaouira, la Chambre régionale de l’Artisanat de Marrakech-Safi, l’Association Essaouira-Mogador et le Groupement d’Intérêt Économique de l’Union des Coopératives du métier du bois de thuya.
Ce pacte novateur vise à structurer des écosystèmes à la fois intégrés et durables, pour soutenir et valoriser les activités artisanales liées au bois de thuya, à l’argan, et aux instruments de musique traditionnelle Gnaoua.
Concernant la deuxième convention, elle se concentre sur le développement de l’artisanat et la sauvegarde des métiers menacés, en promouvant les activités artisanales à l’échelle provinciale. La troisième convention, quant à elle, porte sur la fourniture de matières premières, en particulier le bois de thuya, garantissant ainsi un accès durable et à coût modique pour les artisans d’Essaouira.
Enfin, la quatrième convention, signée entre le secrétariat d’État, l’ANDZOA et la Commune, aura pour but de financer et de réaliser un espace entièrement dédié à l’argan à Essaouira. Avec un coût global de 7 millions de dirhams, cette initiative vise à promouvoir tant le patrimoine matériel qu’immatériel associé à l’argan, tout en améliorant les conditions socio-économiques des femmes productrices.
Lors de cette cérémonie, M. Essaadi a exprimé sa satisfaction quant à ces partenariats, soulignant qu’ils représentent « une étape décisive dans la structuration et le développement du secteur de l’artisanat et de l’économie sociale et solidaire à Essaouira ». Il a mis l’accent sur le rôle prépondérant de cette province, véritable bastion de l’artisanat marocain, riche d’un patrimoine exceptionnel et d’un savoir-faire ancestral, assuré que ces initiatives permettront de libérer tout le potentiel de la région tout en renforçant l’intégration économique et sociale des artisans.
De son côté, Hassan Choumais, président de la Chambre régionale de l’Artisanat de Marrakech-Safi, a salué l’engagement des acteurs institutionnels, soulignant l’importance d’une dynamique intégrée et inclusive pour consolider la place de l’artisanat en tant que levier de développement socio-économique au niveau régional.
Tarik Ottmani, président du Conseil communal d’Essaouira, a, pour sa part, mis en exergue la portée de ces conventions, témoignant d’une volonté collective de soutenir et dynamiser le secteur artisanal local, en soulignant la nécessité d’accompagner les artisans par le biais d’infrastructures adéquates et de la formation professionnelle.
M. Abdellatif Mait, chef du département de l’ANDZOA à Essaouira, a ajouté que cette province, avec plus de 155.000 hectares d’arganeraies et 200 coopératives, constitue un territoire riche en potentiel pour un développement durable et inclusif de cette filière. Il a précisé que ces conventions contribueront à structurer et dynamiser l’écosystème local, favorisant ainsi l’autonomisation économique des populations, tout en préservant un patrimoine naturel et artisanal unique.
En marge de cet événement, le secrétariat d’État a annoncé le lancement de la première Indication Géographique de l’Artisanat au Maroc, sous le label « PRODUITS DE THUYA – ESSAOUIRA MOGADOR ». Cette initiative, inscrite dans le cadre de la loi 133.12 relative aux signes distinctifs des produits artisanaux, vise à garantir l’authenticité et à protéger les produits du patrimoine artisanal marocain, tout en facilitant leur accès aux marchés internationaux.