Ce mercredi 27 novembre à Tanger, sous un soleil éclatant, le Palais des Arts et de la Culture a ouvert ses portes pour accueillir des participants venus d’horizons variés, tant africains qu’internationaux, dans le cadre de la 16ème édition d’un événement phare, dont la thématique centrale est : « Souverainetés et Résiliences : Vers un Nouvel Équilibre Mondial ». Cette rencontre, qui se déroulera du 27 au 30 novembre, s’attachera à explorer des enjeux cruciaux liés à la souveraineté nationale et à la résilience dans un contexte de crises globales.
En attendant l’inauguration officielle, qui est prévue en fin d’après-midi, la première journée est consacrée au MEDays Investment Summit (MIS). Ce forum de haut niveau rassemble des décideurs, des investisseurs et des experts afin de discuter des opportunités d’investissement en Afrique et dans les pays émergents.
Le Premier ministre de la République de Guinée, Amadou Bah Oury, a souligné la nécessité d’une collaboration économique entre les pays africains pour favoriser leur développement. Selon lui, il est crucial pour l’Afrique, guidée par les Africains, de devenir un continent autonome qui place l’Africain au cœur des politiques publiques.
Les MEDays 2024 se pencheront sur la complexité du paysage géopolitique actuel, qui est marqué par des tensions croissantes et une fragmentation de l’ordre international. La multipolarité mondiale, caractérisée par une distribution du pouvoir entre divers acteurs étatiques et non étatiques, remet en question l’hégémonie traditionnelle et introduit une période d’incertitude et de compétition.
« Pour maintenir la paix et la stabilité, il est vital de trouver un équilibre dans un monde où les intérêts et les ambitions des différents pôles de pouvoir peuvent entrer en conflit. La résilience, tant au niveau national qu’international, est essentielle pour naviguer à travers les chocs et les crises découlant de cette dynamique complexe, permettant ainsi aux États de s’adapter sans compromettre leur souveraineté », indiquent les organisateurs. La situation au Sahel est particulièrement illustrative de ces enjeux, avec des régimes militaires en place, nés de coups d’États, dévoilant la lutte pour la souveraineté et la stabilité face à des conflits armés et une insécurité omniprésente. L’intervention de groupes mercenaires comme le Groupe Wagner accentue encore ces tensions, nécessitant une approche plus intégrée des questions de souveraineté et de sécurité.
Dans le même ordre d’idées, à Tanger, on relève que les tensions géopolitiques contemporaines, qu’il s’agisse des conflits en Ukraine, des frictions entre la Chine et les États-Unis, ou des rivalités en mer de Chine méridionale, exacerbent la fragmentation de l’ordre mondial. Ces crises soulèvent des interrogations quant à la capacité des structures de gouvernance à promouvoir la paix dans un environnement international de plus en plus divisé.
Dans ce contexte électrique, également marqué par une multitude de conflits, tels que l’attaque israélienne à Gaza et au Liban, MEDays 2024 aspire à favoriser un dialogue constructif pour atteindre un nouvel équilibre mondial. Ici, la multipolarité est perçue non comme une menace, mais comme une occasion de promouvoir une coopération plus équitable entre les nations.
L’engagement vers un développement inclusif et durable sera également au cœur des discussions, mettant en lumière les défis et les opportunités que l’Afrique et les pays du « Sud global » doivent relever. Des questions comme la sécurité alimentaire, la transition énergétique et la gestion des crises environnementales seront abordées pour encourager des solutions innovantes adaptées aux réalités locales, tout en insistant sur l’urgence de solutions diplomatiques novatrices qui transcendront les impasses actuelles.
Pour conclure, les MEDays 2024 se présentent comme un carrefour essentiel où se réunissent des leaders mondiaux, des experts, et des décideurs politiques, animés par le désir de façonner un avenir où la souveraineté des États est préservée et où les défis globaux sont relevés de façon collaborative. Le « Forum du Sud » s’affirme comme un espace déterminant pour la réflexion et l’action, visant à favoriser l’émergence d’un « polymonde » plus stable, équilibré et résilient face aux « polycrises » caractérisant notre époque.