C’est désormais officiel : l’été est bel et bien derrière nous, et avec lui, la période de léthargie parlementaire. Le 11 octobre, nos Parlementaires ont fait leur rentrée, et quelle rentrée ! Si le discours royal, prononcé avec force par le Souverain devant les deux Chambres, a captivé l’attention, réitérant la détermination sans faille du Royaume à résoudre la problématique du Sahara marocain, il ne fait aucun doute que les débats à venir s’annoncent tumultueux.
À ce stade de leur mandat, de nombreuses questions fusent. Le gouvernement de coalition est désormais confronté à des enjeux d’une complexité inouïe. Les alliances d’hier vont-elles tenir ? RNI, parti victorieux des dernières élections, se retrouve déjà sous le feu des critiques, tandis que l’Istiqlal, jamais vraiment à l’aise dans l’ombre de la seconde place, fait entendre ses grondements. Nizar Baraka semble vouloir se distancier du bilan gouvernemental, remettant en cause l’efficacité des mesures sociales, notamment en matière de pouvoir d’achat.
Dans ce jeu d’échecs politique, les stratagèmes et les retournements de situation vont bon train. Les dissensions ne se limitent pas à la compétition entre les partis ; elles se manifestent aussi au sein de ces derniers. Un climat d’incertitude règne, car même les alliances historiques semblent vaciller.
Les congrès à venir des partis politiques membres de la coalition s’annoncent comme des révélateurs de la nouvelle configuration du pouvoir. Les rumeurs d’un remaniement, qui ont alimenté les discussions estivales, pèsent sur l’agenda politique, mais qu’en est-il réellement ? Est-ce un effet de mode ou une stratégie mûrement réfléchie ?
Si ce remaniement voit le jour, il pourrait engendrer des ajustements significatifs. D’un côté, certains pourraient être mis à l’écart, leur bilan étant jugé insatisfaisant ; de l’autre, l’arrivée de figures plus influentes pourrait redynamiser le paysage politique, notamment en ce qui concerne les projets parlementaires cruciaux pour l’actuelle majorité.
Les prochaines semaines s’annoncent décisives, avec des débats éclairant des sujets essentiels : la réforme du Code pénal, le projet de Loi de Finances 2025, le nouveau Code de la Famille, sans oublier la loi sur le droit de grève. L’opposition, qui n’entend pas rester en retrait, se prépare à mettre en lumière les failles du gouvernement dans l’espoir de récolter des bénéfices électoraux dans deux ans.
Dans ce contexte, il est essentiel que les membres de la coalition privilégient le progrès de ces chantiers cruciaux, en évitant les pièges de la démagogie. Le peuple marocain a des attentes légitimes, et le moment est venu de faire preuve de responsabilité.
Ainsi, loin de freiner pour mieux gérer la tempête, les acteurs politiques se doivent d’avancer ensemble, car à ce stade, les enjeux sont trop importants pour naviguer en solo.