Le parquet près le Tribunal correctionnel de première instance d’Aïn Sbaâ à Casablanca a révélés, ce mardi, des éléments captivants relatifs à l’affaire de cinq individus présumés impliqués dans un réseau hautement trouble de diffamation et de cyber-extorsion. Le principal suspect, quant à lui, demeure introuvable, fugue au Canada.
Lors d’une conférence de presse, le substitut du procureur du Roi, Jamal Lahrour, a déclaré que la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ) avait récemment interpellé cinq personnes, parmi lesquelles se trouvait une mineure âgée de 15 ans, qui ont été conduites devant le parquet le 1er mars 2025. Cette opération faisait suite à une plainte alarmante déposée par une femme, victime, avec sa famille, de menaces, d’extorsion et de diffamation à travers des applications de messagerie instantanée.
Un réseau criminel bien rodé
Les investigations ont mis en lumière l’implication significative des accusés, qui ont apporté un soutien logistique au principal suspect, lui fournissant notamment des cartes SIM marocaines et leurs codes PIN. Ces ressources ont été exploitées pour la création et la gestion de faux comptes sur les réseaux sociaux, servant de vecteurs pour des menaces et des actes d’extorsion.
Les analyses techniques effectuées sur les téléphones confisqués ont établi un lien indiscutable avec le numéro utilisé pour intimider la plaignante. De plus, les suspects auraient perçu des virements de victimes et seraient impliqués dans la production de contenus diffamatoires propulsés en ligne.
La mineure et ses actes répréhensibles
Il a été découvert que le téléphone de la mineure contenait des numéros adroitement utilisés pour générer de faux comptes sur les réseaux sociaux. Lors de son audition, en présence de son tuteur légal, elle a finalement admis avoir installé et exploité ces numéros dans le cadre d’activités de cyber-extorsion. Conformément à la loi, elle a été placée dans un centre spécialisé pour la protection des mineurs.
Des conséquences judiciaires qui s’annoncent lourdes
Les cinq prévenus font face à des accusations variées, parmi lesquelles complicité d’outrage à une institution constitutionnelle, diffusion de fausses informations, atteinte à la vie privée, diffamation et menaces. Un des suspects se voit également poursuivi pour outrage à un avocat en plein exercice de ses fonctions.
Le parquet a souligné que les personnes interpellées ont bénéficié de toutes les protections légales, notamment le droit à l’assistance d’un avocat.
Parallèlement, un groupe supplémentaire d’individus a été auditionné ce mardi pour des faits semblables. Un suspect additionnel sera également poursuivi, tandis que les plaintes concernant d’autres personnes ont été classées sans suite.
L’enquête se poursuit, cherchant à débusquer et à interpeller d’autres complices potentiels enracinés dans ce schéma de cyber-extorsion à grande échelle.