La justice transitionnelle au Maroc émerge tel un phare d’espoir, une initiative audacieuse qui a non seulement favorisé une réconciliation délicate entre la société et son passé troublé, mais a également incarné un tournant significatif dans l’épanouissement de la réforme démocratique. C’est ce qu’a affirmé, avec conviction, le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, lors d’un discours prononcé samedi à Rabat.
Ce dernier, représenté par la secrétaire générale de la Délégation interministérielle aux droits de l’Homme (DIDH), Fatima Berkane, a souligné, à l’occasion d’une cérémonie célébrant le 20e anniversaire du Forum marocain pour la vérité et la justice (FMVJ), l’impact indéniable de la justice transitionnelle dans la construction de l’État de droit. Elle sert de socle solide à la protection des droits humains, tout en consolidant les avancées constitutionnelles et en promouvant un modèle de gouvernance basé sur la responsabilité, la transparence et la primauté du droit.
Dans cette dynamique, la DIDH n’a pas hésité à renforcer ses liens avec le FMVJ, organisant en 2022 une conférence éclairante sur la justice transitionnelle au Maroc. Cet événement a été l’occasion propice pour évaluer l’application des recommandations de l’Instance équité et réconciliation (IER), tout en ouvrant des voies de collaboration à l’international et en organisant des activités nationales relatives aux droits fondamentaux.
Le ministre a également rappelé l’engagement indéfectible de la Délégation à soutenir les projets associatifs dédiés à la promotion des droits de l’Homme. Dans les jours à venir, un appel à projets sera lancé pour intensifier ces initiatives louables. Il a insisté sur l’urgence de partager l’expérience marocaine de justice transitionnelle avec les pays des régions arabe et africaine, en faisant l’éloge des contributions exemplaires de la société civile marocaine, qui pourraient bien servir de modèle inspirant pour d’autres nations.
Le ministre a présenté une panoplie d’initiatives récentes de la DIDH, notamment le Programme « NAQLA », conçu pour renforcer les capacités en matière de droits humains, ainsi que la plateforme « PIENS-DH » pour l’expertise nationale, sans oublier le Prix d’excellence dédié à la recherche scientifique dans ce domaine crucial.
Avisant que la Délégation se tient ouverte à toute initiative visant à mettre en valeur l’expérience marocaine en justice transitionnelle et à la promouvoir sur la scène internationale, il a affirmé que ce partage de connaissances et de compétences nationales est impératif.
En tant qu’entité représentant les victimes des violations antérieures des droits humains et en tant que partenaire essentiel de la Délégation, le FMVJ a joué un rôle crucial dans le progrès de cette justice transitionnelle. Ce processus a conduit à un acte de réconciliation historique, tout en établissant des garanties pour éviter de telles violations à l’avenir, inspirant ainsi de nombreuses nations à travers le globe.
Le ministre a loué le rôle central du Forum, essentiel dans l’encouragement du dialogue et du consensus qui ont caractérisé les travaux de l’IER. Ses efforts continus pour veiller à l’application des recommandations de l’Instance ainsi que son engagement à promouvoir les valeurs de justice et de réconciliation sont à saluer.
Ce discours arrive au moment où le Forum célèbre le 20e anniversaire de son existence, un événement marquant qui culminera en décembre 2024 avec l’organisation d’un Symposium international sur la justice transitionnelle. Ce grand rassemblement vise à réaffirmer la pertinence et l’efficacité du modèle marocain, tant dans le domaine de la réconciliation que dans la défense des droits fondamentaux.