Dans un monde international bouillonnant de défis, l’Océan Atlantique se dessine comme une opportunité stratégique majeure, un tremplin pour renforcer la coopération mondiale et dynamiser la croissance en Afrique, tout cela selon Karim El Aynaoui, Président exécutif du Policy Center for the New South.
Dans une analyse percutante dévoilée par la Brookings Institution, M. El Aynaoui met en lumière le potentiel remarquable de l’Atlantique, un espace propice à l’intégration économique et commerciale entre les pays riverains. Il soutient que ce vaste océan pourrait jouer un rôle crucial dans l’atténuation des fragmentations géopolitiques, en favorisant les échanges et les investissements.
Un terreau fertile pour l’intégration économique
Le rapport intitulé « Foresight Africa 2025-2030 » met en exergue l’importance d’un dialogue élargi entre les États atlantiques, essentiel pour promouvoir le développement durable et garantir la stabilité. En comparaison avec d’autres régions, telles que l’Indopacifique, l’Atlantique bénéficie d’un climat relativement apaisé et d’une proximité stratégique avec de puissantes économies, notamment celles des États-Unis et de l’Europe.
M. El Aynaoui rappelle l’existence de cadres de coopération régionaux, comme le Processus des États africains atlantiques, lancé en 2009 à Rabat, qui vise à tirer parti des opportunités qu’offre l’Atlantique pour le développement du continent.
Parmi les projets emblématiques, il met en avant le gazoduc Nigeria-Maroc, un chantier stratégique connectant 13 nations africaines à l’Europe, un pas en avant vers un accès facilité aux ressources énergétiques.
Il ne manque pas de souligner l’initiative révélée par Sa Majesté le Roi Mohammed VI en 2023, visant à offrir aux pays du Sahel une ouverture sur l’Atlantique, grâce à des infrastructures marocaines, des ports aux corridors logistiques.
Déjà, l’Atlantique joue un rôle économique prépondérant, englobant 46 % de la population africaine, 55 % du PIB continental et 57 % du commerce intra-africain. Selon M. El Aynaoui, cet espace pourrait encore devenir plus structuré pour faciliter la connectivité entre les zones côtières et enclavées, propulsant ainsi le développement de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf).
Pour garantir que l’Atlantique se transforme en un levier dynamique pour la croissance, le chercheur préconise une coopération approfondie entre les communautés économiques régionales africaines, tout en soutenant les initiatives dans des secteurs variés tels que l’énergie, la logistique et la recherche.
Il met aussi en avant le rôle précieux des universités et institutions de recherche, qui pourraient bénéficier d’une palette de programmes d’échange et de partenariats inter-atlantiques.
Enfin, il insiste sur l’urgence de mesures incitatives destinées à encourager les investissements privés, tout en assurant un cadre réglementaire stable, permettant aux entreprises d’opérer efficacement à travers l’ensemble de la région.
Pour conclure, M. El Aynaoui souligne que l’Atlantique a le potentiel d’évoluer vers un espace stratégique de coopération, de prospérité partagée, apportant des bénéfices non seulement aux États riverains, mais également à leurs partenaires internationaux.
